Esclavage sexuel – L’Église coréenne appelle le Japon à demander pardon

Esclavage sexuel – L’Église coréenne appelle le Japon à demander pardon

Une coalition catholique coréenne appelle Tokyo à régler une fois pour toutes un tort datant de la deuxième guerre mondiale. En effet, le Japon n’a toujours pas demandé pardon pour avoir recruté et asservi des esclaves sexuelles appellées « femmes de réconfort » pour son armée. L’abbé coréen Blasio Park de l’abbaye de Waegwan a concélébré avec d’autres prêtres dont un jésuite japonais, le 1 mars, devant l’ambassade japonaise de Séoul.
Une coalition d’institutions catholiques sud-coréennes a appelé le gouvernement japonais à demander pardon pour avoir obligé des esclaves sexuelles, appelées « femmes de réconfort », à offrir des services sexuels à ses troupes durant la Deuxième Guerre mondiale. Contrairement à l’Allemagne, le Japon n’a jamais présenté ses excuses pour ses crimes de guerre contre ses voisins asiatiques. C’est une source constante de problèmes pour des pays comme la Corée du Sud, qui était à l’époque sous la domination coloniale japonaise.
L’Action nationale catholique pour la nullité de « l’accord Corée-Japon sur les femmes de réconfort » et pour un règlement juste et évangélique de cet épisode, a célébré une messe le 1er mars en face de l’ambassade japonaise à Séoul, dans le sud de la ville. La coalition catholique a demandé à Tokyo de réparer ses crimes d’une façon juste et équitable. Le 1er mars marquait le 99e anniversaire du Samiljeaol, qui fait référence en Corée au Jour du mouvement d’indépendance, fêté le 1er mars. Il s’agit du plus ancien mouvement de résistance contre la domination japonaise en Corée. Le nom « Samiljeaol » provient de l’explosion de la résistance le premier jour du troisième mois de l’année 1919 (« sam-il » signifiant « 3/1 » en coréen, soit 1er mars).
La messe était présidée par l’abbé Blasio Park Hyun-dong, de l’abbaye bénédictine de Waegwan, accompagné d’autres prêtres dont le père Paul Moon Kyu-hyun et le père jésuite japonais Nakai Jun. « Aujourd’hui, nous devons nous souvenir de ces problèmes venant de la domination japonaise et toujours non résolus. Nous devons vraiment nous pencher sur ce problème des ‘femmes de confort’ », déclare l’abbé Blasio Park, qui est également administrateur apostolique de l’abbaye de Tokwon en Corée du Nord (sans avoir jamais pu s’y rendre).

Tokyo continue à nier

L’abbé critique Tokyo pour continuer à nier avoir organisé, en temps de guerre, un programme de recrutement et d’asservissement de « femmes de confort », malgré les évidences et les témoignages qui le prouvent. « L’accord Corée-Japon sur les femmes de confort doit être annulé parce qu’il a été formulé au mépris des témoignages des victimes », explique-t-il, concernant un accord signé en décembre 2015, qui offrait une compensation mais aucunes excuses.
Au terme de son voyage en Corée du Sud en novembre 2014, le pape François a rencontré sept femmes de confort dans la cathédrale Myeongdong de Séoul, avant de célébrer la messe pour la réconciliation entre les deux Corées. Les femmes, dont beaucoup sont catholiques, ont organisé des évènements en face de l’ambassade japonaise durant des années, mais peu sont encore en vie aujourd’hui.
La coalition a été organisée par les comités diocésains pour la justice et la paix, par des institutions religieuses et par des ONG catholiques. Elle a promis de continuer ses demandes en offrant des messes chaque 2 mai et 14 août, jours nommés en hommage aux femmes de confort en Corée du Sud.

Source EDA

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