Il faut vraiment chercher l’information dans les médias et sur internet: la situation de l’Église en Érythrée n’est guère abordée. Pourtant, l’Église subit une vive persécution. Récemment encore, les évêques de ce pays d’Afrique devenu indépendant en 1993 ont protesté contre les confiscations des établissements de santé et d’éducation. Les chrétiens sont persécutés par un régime qui n’a par ailleurs jamais connu d’élection depuis son indépendance. Le président de l’Érythrée, Isaias Afewerki, est, dans le monde, un des plus anciens chefs d’État encore au pouvoir. Les chrétiens font ainsi les frais d’un régime qui, au regard des observateurs, développe un véritable complexe obsidional.
L’Église catholique avait déjà été victime de confiscations de propriétés en 2018. Comme l’indique l’Agence Fides, “en plus des écoles déjà confisquées, l’État a l’intention de nationaliser ou de fermer d’autres écoles primaires catholiques, dont une dans l’éparchie de Barentu, 16 dans l’éparchie de Cheren et deux dans l’archiéparchie d’Asmara.”
Dans une déclaration, les évêques ont vivement protesté contre ces décisions:
« Nous, pasteurs et dirigeants de l’Eglise catholique en Erythrée, sommes profondément attristés et intimement blessés par les mesures que le gouvernement prend ou a déjà prises par la force, nous retirant les institutions éducatives et sanitaires qui nous appartiennent légitimement, et limitant notre service au pays. »
« Ces mesures violent en principe les droits de l’Eglise et portent ouvertement atteinte aux principes les plus élémentaires de la justice, privant les familles de la possibilité d’envoyer leurs enfants dans une école de leur libre choix », condamnent les évêques.
L’Érythrée est le seul pays du monde où l’Église catholique est exclusivement composée de diocèses qui suivent un rite oriental, le rite guèze : il n’y a pas de juridiction de rite latin depuis 1995. L’Église catholique comprend une archiéparchie (Asmara) et trois éparchies (Barentu, Keren et Segeneiti), dont l’une a été instituée en 2012. En 2015, le Pape François avait érigé une nouvelle Église catholique orientale, l’Eglise catholique érythréenne.
Source: Agence Fides