En Terre Sainte, l’ouverture du Jubilé s’est placée sous le signe de la Croix. Une croix-icône a ainsi été spécialement créée pour l’événement afin d’accompagner les célébrations jubilaires.
Conçue par l’iconographe Maria Ruiz, cette croix-icône a été minutieusement élaborée tant dans ses dimensions (120×70 cm) que dans son matériau – du bois de cèdre, traditionnellement associé à la croix du Christ. Maria Ruiz s’est inspirée de l’icône de la Crucifixion qu’elle avait réalisée pour un missel arabe récent. Avec un fond doré symbolisant la résurrection, cette croix se veut une représentation vivante du mystère chrétien.
Un symbole d’universalité
L’icône s’inspire du modèle de la « croix cosmique », qui illustre l’universalité du salut apporté par le Christ. Aux extrémités de la croix, le Soleil et la Lune incarnent les éléments célestes, tandis que sous les pieds du Christ, un globe rougeâtre rappelle sa passion pour l’humanité. Une colombe de l’Esprit Saint, symbole de la « première Pentecôte », souligne le don de l’Esprit fait à l’Église. L’inscription « Car c’est en espérance que nous sommes sauvés » apparaît en grec, latin et arabe, reflet de la diversité liturgique de la Terre Sainte.
Un langage artistique intemporel
Maria Ruiz s’est inspirée des traditions artistiques chrétiennes, en s’appuyant principalement sur le style byzantin et arménien, pour délivrer un message universel. L’artiste souligne qu’il ne s’agit pas d’une interprétation personnelle de la crucifixion mais d’une transmission fidèle d’un langage iconographique codifié.
Foi et prière au service de l’art
Confectionnée selon des techniques traditionnelles – préparation du bois, dorure, application des couleurs –, la réalisation de la croix a été un processus spirituel autant qu’artistique. « On ne peut créer une œuvre comme celle-ci sans croire au message d’espérance qu’est la Croix », confie Maria Ruiz, qui dit avoir prié pour ceux qui vénéreront cette image.
L’artiste avoue que cette création fut l’une des plus difficiles de sa carrière, tant par le temps investi que par le chemin personnel qu’elle traversait. Voir la croix portée par le Patriarche lors de l’ouverture du Jubilé à Nazareth a été pour elle une immense grâce.
Avec l’achèvement de cette première croix, d’autres suivront pour les autres lieux jubilaires. Mais chaque nouvelle œuvre sera une rencontre unique avec le Crucifié.