L’imminente visite apostolique du Pape François en Egypte constitue une occasion pour proposer le grand pays du Machreck comme but de pèlerinages à l’ensemble des chrétiens du monde, sur les traces de la Sainte Famille qui, selon le récit évangélique, s’y réfugia pour sauver l’Enfant Jésus de la violence d’Hérode. Les responsables des politiques égyptiennes pour le tourisme en sont convaincus et tentent depuis longtemps de faire rentrer l’Egypte dans les circuits du tourisme religieux chrétien afin de contrebalancer au moins en partie les fortes pertes de l’industrie touristique égyptienne provoquées par le terrorisme et l’instabilité de l’ensemble de la région. Celui qui a le plus récemment valorisé dans cette perspective la prochaine visite du Pape François a été Nader Guirguis, membre de la Commission ministérielle pour la relance du Chemin de la Sainte Famille, qui, ces jours derniers, en intervenant sur la question, a fait également référence à des hypothèses historiques basées sur les Evangiles, selon lesquelles le séjour en Egypte de Jésus et de la Sainte Famille pourrait d’être prolongé pendant plusieurs années.
Les attentats perpétrés contre les églises n’ont évidemment pas bloqué l’élan visant à proposer l’Egypte à tous les chrétiens du monde comme but de pèlerinage, à la découverte des lieux liés au passage de Jésus et de la Sainte Famille, à la première prédication de l’époque apostolique et aux premières expériences de monachisme chrétien. Surtout, la relance du Chemin de la Sainte Famille – itinéraire de pèlerinage à accomplir sur les lieux qui, selon des traditions locales millénaires, ont été traversés par la Sainte Famille au cours de son exil en Egypte – se trouve depuis longtemps au centre de propositions et de vifs débats qui impliquent hommes politiques et opérateurs touristiques égyptiens. Au début de cette année, Al Abdel Aal, Président de la Chambre des représentants égyptienne, au cours d’une visite dans les bureaux du Patriarcat copte orthodoxe, a réaffirmé que la valorisation du projet touristique à définir en s uivant les parcours suivis en Egypte par Saint Joseph, la Très Sainte Vierge Marie et l’Enfant Jésus, intéresse et implique tous les égyptiens et non pas seulement les chrétiens.
Les premières propositions de valorisation, y compris dans une perspective touristique, du Chemin de la Sainte Famille remontent à vingt ans en arrière. A la fin de 2016 – ont indiqué des sources locales consultées par l’Agence Fides – la Commission ministérielle pour la relance du Chemin de la Sainte Famille a été constituée justement auprès du Ministère du Tourisme sous la présidence de Hisham el Demeiri. Voici plus de deux ans (voir Fides 21/10/2014), le parcours idéal du pèlerinage sur les traces de la Sainte Famille en Egypte avait été déterminé. Il devrait partir d’Al-Arish, ville du nord du Sinaï devenue récemment théâtre de violences ciblées à l’encontre des coptes de la part de groupes djihadistes, pour se diriger ensuite vers le delta et Wadi Natrum, pour atteindre Assiout et le Monastère de la Vierge Marie, connu aussi sous le nom de Monastère Al-Muharraq.