Une famille, c’est un temps plein, voire deux, voire trois, voire quatre et plus encore. Tenir son devoir d’état professionnel, de parent, d’époux, mais aussi d’enfant pour ses parents plus âgés, se cumule avec d’autres devoirs d’état, comme celui de notre implication dans la société ou encore dans l’Eglise. Si tous ces devoirs d’états s’ordonnent les uns aux autres en vue d’une seule fin qu’est la vie éternelle en Dieu, leur importance ou leur acuité momentanée peut varier en fonction des événements de la vie et du monde, tant il est vrai que nous sommes tous concernés par ce qui se passe en dehors de notre cercle privé. Concernés lorsque les effets du monde nous atteignent. Concernés par la responsabilité de nos actes ad extra qui auront toujours des conséquences sur les autres. Ma façon de consommer, d’éduquer mes enfants ou encore l’ouverture ou le repli de ma famille ne sont pas neutres. Un devoir d’état de parents dans une société agressive envers la famille, la foi et tout simplement la vérité de l’homme, ne peut plus se limiter aujourd’hui à l’éducation de ses enfants. Protéger sa famille passe inévitablement par protéger les familles. C’est à dore un engagement plus grand dans le combat civique, politique et religieux. Comment tenir un tel engagement, vital, lorsque les journées sont déjà bien remplies par le travail, les tâches domestiques, la vie spirituelle et le quotidien d’une famille ? Il est possible que remettre un peu d’ordre dans certaines priorités puisse déjà soulager certains excès. Il est des professions non compatibles avec les devoirs dus à la vie de famille et ce sont là des choix à poser avant de se dédouaner d’engagements réputés chronophages. Et cet engagement des membres de la famille au service de la cité et de l’Eglise demeurera toujours un élément vital du devoir d’état. Cependant, dans le monde actuel, les familles, seules, ne peuvent tenir face au rouleau compresseur idéologique. Et il appartient aux célibataires de prendre conscience de ce rôle irremplaçable de soutien qu’ils ont auprès des familles. Soutien direct par les aides matérielles, en service, en présence, qu’ils peuvent apporter. Soutien structurel en donnant ce temps qu’ils ont et que les familles n’ont pas au service de la cité et de l’Eglise. Si le célibat sacerdotal est une richesse c’est notamment par cette immense disponibilité qu’offre cet état. Mais le célibat peut être perçu comme une fatalité, ou comme une chance offerte à la société. Transformer le célibat, même subit, en un service des familles, afin de renforcer, voire aujourd’hui compenser, autour d’elles, les piliers qui leur permettront de mieux remplir leur propre devoir d’état, est un service précieux que les célibataires peuvent (doivent ?) aux familles.
Souvent perçue comme une maladie honteuse, parfois vécue avec envie ou jalousie, d’autres fois transformée en fuite, la vie de célibataire peut devenir une grâce et porteuse d’une véritable fécondité sociale. Pourquoi les mouvements et lobby progressistes sont aussi actifs, sinon parce qu’ils reposent sur des célibataires qui donnent tout (à l’excès même) pour leur cause. Le célibat peut aussi être un don pour les autres. Ce don est en tout cas, aujourd’hui, une complémentarité des talents et des grâces, plus nécessaires que jamais. Peut-être même est-il salutaire.
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Edito #76 – Célibataires, les familles ont besoin de vous !
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