L’affaire que d’aucuns nomment le MRJCgate, aura révélé l’ampleur des divisions au sein de l’Eglise catholique de France sur les questions bioéthiques. Faisant marche arrière, après le recadrage de la conférence épiscopale, le mouvement a reconnu manquer de formation. Et tel est bien l’un des problèmes majeurs de la question bioéthique, sa complexité. Pour beaucoup, c’est une affaire de spécialistes ou de praticiens qui laisse perdus au milieu de gamètes et d’ovocytes, de PMA ou de transhumanisme la grande majorité des catholiques, mais aussi des Français en général.
Mais tout cela n’est pourtant que technique et mécanique. Bien avant d’en arriver aux aspects techniques et scientifiques, il faut se poser la question du matériau que l’on triture. Et c’est du reste le sens de l’éthique, à ceci près qu’aujourd’hui, l’éthique est plutôt une caution morale un rien fourre-tout. Nous utilisons éthique, moins effrayant que morale, alors qu’il s’agit avant tout d’en percevoir les fondements. Une éthique est d’abord un ensemble de règles, de codes que l’on se donne en vue d’un résultat. L’éthique a donc une finalité et n’est pas une fin en elle-même mais un moyen pour parvenir à cette fin : préserver la nature, respecter la dignité humaine…. Aussi, la vraie question n’est pas l’éthique en elle-même, mais quelle dignité humaine nous défendons. Alors, nous verrons apparaitre une éthique qui se dessinera d’elle-même.
Or là, se situe tout autant l’enjeu de civilisation que le lieu du conflit de bioéthique. Tous les acteurs se revendiquent défenseurs de la dignité humaine. Le problème est que tous n’ont pas la même notion de la dignité humaine. Aussi, la première étape des révisions des lois de bioéthique et de toute action politique est bien, avant tout, un débat fondamental sur la dignité humaine. Autrement dit, nous ne feront pas l’économie du débat que tous esquivent : la vérité anthropologique. Pour parler de dignité et donc d’éthique, il faut d’abord savoir qui est l’homme. Vous remarquerez que c’est le débat tabou, parce que précisément les techniques mises en jeux entendent ni plus ni moins changer la définition de l’homme. L’homme véritable est le banni de la société contemporaine qui le remplace par un ersatz, laissant l’homme s’asphyxier sous cette carapace virtuelle qui non seulement détruit l’Homme, mais le coupe de Dieu.
Aussi, 2018, pour les catholiques, est un enjeu missionnaire de premier ordre, parce que pour trouver le chemin qui conduit à la vie, il faut passer par la vérité.
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Edito #62 – Bioéthique, quand l’homme est le débat tabou d’une société virtuelle
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