Les commémorations du cinquième centenaire de la Réforme battent leur plein. Même Playmobil a son Luther.
Comme nous le disions dans un article dédié, œcuménique signifie à l’origine l’ensemble de la terre habitée. Un concile œcuménique des premiers siècles traduit la réunion de tous les évêques de la terre connue. Il ne s’agit nullement de rassembler des Eglises éclatées théologiquement. Bien au contraire, ces conciles visaient à se mettre d’accord sur les propositions de foi reconnues par tous, dans la communion des évêques. C’est le sens actuel de la « Communion des Eglises orthodoxes » reconnaissant les 7 premiers conciles œcuméniques.
Aujourd’hui, œcuménisme a pris un tout autre sens. Il s’agit d’une volonté ou d’un processus de rapprochement entre Eglises déchirées soit par le schisme, soit par l’Hérésie. Intention hautement louable et parfaitement conforme à la volonté du Christ « que tous soient un ». Malheureusement cette démarche, normale pour un chrétien, prend un chemin de traverse fort dommageable, puisqu’il cherche à faire l’unité en gommant les différences. Ce qui est recherché n’est pas l’unité, mais l’union, voire la fusion sur la base du plus petit dénominateur commun.
L’œcuménisme ne consiste pas à se perdre soi-même, mais à faire rentrer dans la pleine communion ecclésiale ceux qui en sont sortis. La générosité des mouvements et initiatives paroissiales ou diocésaines qui visent à « effacer nos différences » n’est en rien de l’œcuménisme, mais un nouveau syncrétisme qui défigure un peu plus le visage du Christ. Le seul document qui fasse aujourd’hui référence en la matière est l’encyclique ut unum sint de Jean-Paul II, ainsi que la note du cardinal Ratzinger, Dominus Jesus, sur « l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus Christ et de l’Eglise ». Une note qui fit couler beaucoup d’encre à l’époque.
L’actualité récente qu’InfoCatho relaie périodiquement révèle tout à la fois des avancées théologiques sérieuses et des décisions mortifères de la part des Eglises protestantes qui, en matière de mœurs, créent toujours plus le fossé avec la doctrine catholique. Si l’opposition entre chrétiens ne revêt plus la forme d’une guerre de religions, elle n’en est pas moins un conflit larvé dans lequel chacun creuse un peu plus sa tranchée. Les fumigènes envoyés ça et là à l’occasion des commémorations du cinquième centenaire de la publication des thèses de Luther ne font que brouiller un peu plus et le message chrétien et le chemin qui conduit vers l’unité. Nulle part plus que dans le dialogue œcuménique, la vérité est une lumière salvatrice.
La mise en perspective de cette commémoration et du centenaire des apparitions de Fatima peut laisser perplexe. Et pourtant c’est bien ce que l’actualité nous donne à voir, témoin d’une division tenace tant le rejet de la Vierge par les protestants est une des pierres d’achoppement du dialogue œcuménique. A l’heure où le peuple catholique plus que jamais se tourne vers la Mère immaculée du Christ, dans une atmosphère où se mêlent parfois relents apocalyptiques et élans d’espérance, le contraste est saisissant entre les deux « religions », à la fois proches et si distantes. Les Protestants vont célébrer les thèses évinçant la Vierge Marie, l’année même où le monde catholique aura les yeux tournés vers celle qui a dominé le siècle passé, comme une promesse pour le siècle à venir.
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Edito #14 : « Année Luther, année mariale »
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