La doctrine sociale de l’Eglise touche un pan tellement immense de la vie ordinaire que pas une journée ne se passe sans que nous soyons confrontés de multiples fois à elle. Tout ce qui concerne le rapport aux autres dans notre agir social, politique et économique est pris en compte par la doctrine sociale de l’Eglise. Or le social c’est la vie en société, c’est l’assistance aux autres, c’est le lien que nous avons avec ceux que nous croisons, comme parents d’élèves, spectateurs d’un concert. La vie politique c’est notre engagement pour la cité, aux élections, dans le milieux associatif, culturel, dans un mandat, dans le lobbying, … La vie économique c’est notre métier, mais aussi notre consommation, notre relation à l’argent. Bref, toute notre vie est concernée par la doctrine sociale de l’Eglise.
Pour autant, il ne faut pas la voir comme un carcan étouffant et moins encore comme une grille de cases à cocher qui nous enfermeraient dans un déterminisme castrateur. Bien au contraire, la réalité de la doctrine sociale nous pousse à la responsabilité, c’est-à-dire à toujours plus de liberté. Mais il faut bien reconnaître que s’y retrouver au quotidien n’est pas des plus aisés dans un monde complexe où les finalités ne sont plus si claires.
La doctrine sociale de l’Eglise est donc là pour clarifier la lecture du monde complexe quotidien. Le contenu de cet enseignement ne vise pas à nous dire que faire, mais comment faire. Ce comment faire n’est pas non plus directif puisqu’il s’agit non d’un mode d’emploi, mais d’une boussole et d’une carte. Une boussole pour nous indiquer la finalité de toute chose et une carte pour les ordonner afin de trouver sa route à chaque carrefour que la vie nous présente. C’est-à-dire à chaque fois que nous prenons une décision, fût-ce celle d’acheter du café.
Autant dire qu’on ne va pas aller consulter le Compendium de doctrine sociale de l’Eglise à chaque rayonnage. Aussi, il y a deux niveaux à prendre en compte. Le quotidien ordinaire et le quotidien compliqué. Le quotidien ordinaire est celui de nos actes banaux, répétitifs dans notre vie de tous les jours, au travail, à la maison, en société, au supermarché. Pour ce type d’actes, il faut acquérir un réflexe orienté vers le bien, ce qu’Aristote appelle tout simplement la vertu. C’est-à-dire une disposition naturelle aux bons choix, une sorte de réflexe qui précisément ne demande pas d’aller chercher la réponse dans un livre à chaque acte, mais de l’acquérir une fois pour toute.
Pour ce faire, il y a deux clefs dans la doctrine sociale de l’Eglise. La boussole nous donne la finalité ultime de toute chose : le bien. Mais pas n’importe quel bien, celui qui se trouve dans le bien commun, à savoir le bien réel de toute l’humanité et de chacun en particulier. Il convient de l’identifier, ce qui veut dire connaître l’homme et sa finalité ultime qu’est Dieu. La carte est l’ensemble des étapes intermédiaires à passer pour atteindre le bien. Ce que nous pouvons appeler les piliers de la doctrine sociale de l’Eglise. A chaque décision, donc à chaque instant ou presque, nous devons garder à l’esprit cette question : mon choix me conduit-il, moi et les autres, à l’union intime avec Dieu. Et notre reflexe est de passer au crible des piliers de la doctrine sociale de l’Eglise le meilleur chemin possible pour rejoindre le bien. Sortir du chemin proposé par ces piliers suppose que nous sortons du chemin du bien. Notre liberté reste entière, mais le résultat est sensiblement différent. Là intervient cette dimension particulière de l’Homme, la responsabilité.
Le second niveau est celui des décisions complexes qui sont souvent celles des grandes orientations de vie. Là, la doctrine sociale de l’Eglise propose des réflexions et des clefs de discernement plus poussées auxquelles se reporter comme le médecin consulte son gros livre des médicaments.
Ce sont ces piliers et ces gros médicaments que nous nous proposons d’explorer au fil des mois sur InfoCatho.
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Edito #128 : La doctrine sociale de l’Eglise au quotidien
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