Ce qui se passe autour de ce pauvre garçon n’est rien moins qu’hallucinant. Si dans certains cas, on peut parler d’acharnement thérapeutique, ici, clairement, il y a un acharnement euthanasique.
« On » veut le faire mourir et lui particulièrement, sur les plus de 1000 cas similaires en France. Lui parce qu’il est devenu emblématique d’un combat qui se déroule sur son dos immobile. Tout le monde s’y met, les idéologues, les âmes sensibles qui se déchirent entre transferts personnels quasi phobiques et soutien aux proches à qui ils ne veulent pas ressembler, si un jour il leur arrivait, eux aussi, de devoir être confrontés à un parent dans cet état.
Car quel est le fond de toute cette affaire ? Qu’est-ce qui dérange tous ces gens qui ne sont pourtant pas concernés ? La peur ! La peur de se retrouver un jour eux-mêmes à la place de Vincent, de son épouse ou de ses parents. La peur au fond de la souffrance, cet animal que le XXIème siècle de la post-humanité voudrait éradiquer, comme si la souffrance n’était pas liée à l’être humain.
Il ne s’agit pas de faire du dolorisme et de refuser de traiter, d’amoindrir la souffrance, mais le refus actuel de l’accepter comme une réalité humaine, conduit aux pires extrémités et le cas de Vincent Lambert est caractéristique de l’abandon de toute rationalité face à la peur.
Pour éviter à ses proches et peut-être à lui de souffrir, on en vient à lui imposer l’ultime agonie, par mort de faim et de soif. Mais les tenants, violents, de sa mort, qui brandissent l’élan du cœur comme argument, se sont-ils demandés ce que représentait de telles souffrances ? Sans compter la souffrance morale de se trouver abandonner par décret ?
Leur peur, transformée en haine (il n’est qu’à suivre les réseaux sociaux ou les menaces de morts sur son avocat par exemple), se moque de Vincent. A la limite, peut-être se sentent-ils solidaires de son épouse, mais Vincent lui-même n’est plus qu’une effigie à abattre, par tous les moyens. Contournements de la loi, mensonges au plus haut niveau de l’Etat, manipulation des médias et campagnes de lobbys pro euthanasie, la culture de mort mobilise tous ses artifices.
Vincent, impuissant, à la merci de tortionnaires, de bourreaux, ne peut que s’en remettre à son entourage, à la mobilisation générale. Pour nous, il ne s’agit pas seulement de remporter un combat contre l’idéologie, mais de soutenir, sauver un être humain.
Peut-être pourrions-nous alors lui envoyer un mot, un geste de réconfort, de présence, d’amitié.
Comme le CHU bloque tous ses courriers sans les transmettre, nous vous proposons de lui écrire sur notre adresse contact et nous lui remettrons.
C’est notre invitation et notre proposition en ce mois de Marie.
Pierre Selas
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Edito #125 : Ecrivez à Vincent Lambert !
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