Nous voici déjà presqu’au terme de ce carême. Quarante jours qui, comme à chaque fois nous semblaient bien longs lorsque nous les regardions depuis la porte du mercredi des Cendres et qui vus depuis les Rameaux, semble être passés… inaperçus. Bref un carême plein de résolutions, plein d’exceptions, plein d’oublis, plein de bonnes raisons, mais quand même avec un petit quelque chose sur la conscience. Car comme le disait mon cousin, le carême c’est faire comme d’habitude mais avec mauvaise conscience ! Pourtant, nous avons essayé et lorsque nous avons échoué, malgré tout nous pensions à Dieu et quelque part nous en étions peut-être plus proches que dans l’ordinaire du temps qui passe. Et puis les efforts, les partages, les conversions profondes peut-être, auront tout de même été un chemin vers Dieu.
L’Eglise aussi aura connu un carême difficile. Si Elle n’a pas choisi ses efforts, les conversions lui ont été imposées, comme le péché des hommes qui la composent lui est revenu violemment au visage. Comme le temps du carême laissé derrière soi jusqu’aux prochaines Cendres, cette crise que traverse l’Eglise sera-t-elle aussi remisée sous le boisseau jusqu’à la prochaine traînée de boue ? La réforme des mœurs, des institutions va-t-elle s’endormir, comme la belle dans son bois opaque ? La réforme de la Curie peine et s’évanouit par la petite porte. Le pu de la pédophilie reste entretenu par la loi du silence, comme la perversion structurellement installée dans l’institution ecclésiale (et ecclésial comprend aussi les laïcs). La vérité fait peur aux catholiques. La Vérité de la propre noirceur de l’Eglise, mais aussi et probablement sa vérité propre, celle qu’elle n’annonce plus vraiment, celle qu’elle relativise depuis des décennies, celle qu’elle ne sait plus distinguer dans le flou installé depuis plus d’un demi-siècle. Changer le staff de la CEF sera-t-il suffisant ? Dépoussiérer de vielles habitudes redonnera-t-il la lumière à la vérité ?
En cette nuit de l’Eglise, ce vendredi saint qui nous frappe tous, il nous faut une résurrection fondamentale que nous n’appelons, me semble-t-il pas assez, la résurrection de la Vérité. Comme toujours dans l’histoire de l’Eglise, c’est lorsque les catholiques ont travesti la Vérité dont ils sont dépositaires qu’ils se sont eux-mêmes livrés au pouvoir des ténèbres en se détournant de Dieu. M’est avis que l’Eglise ne se relèvera que par la résurrection en elle de la vérité qui est le Christ.
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Edito #121: Il est temps de ressusciter la Vérité
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