Le moral des catholiques est en berne. On le sent un peut partout, sur les réseaux sociaux, dans les tribunes, les commentaires et bien entendu dans la vie ordinaire, entre nous. L’Eglise est sous le choc de tant d’affaires, tant d’histoires, tant de saletés et de scandales. Les catholiques sont sonnés, abasourdis et les médias, les juges, les politiques, les anti chrétiens ou anticléricaux prennent un suave plaisir à en rajouter, à retourner le couteau dans la plaie. Comment sortir la tête haute quand toutes ces horreurs rejaillissent sur tous les fidèles, comme s’ils étaient eux-mêmes coupables ? Comment continuer à être missionnaires et à inviter à rejoindre la mère Eglise quand elle se présente si laide et corrompue ? Comment expliquer à ses détracteurs que l’Eglise n’est faite que d’hommes et de femmes pêcheurs, sans que cela ne change rien à la sainteté du Corps du Christ ? Comment tendre une main vue comme sale et dangereuse à nos contemporains, nos voisins déjà bien perdus dans le noir de ce monde à la dérive ?
Tout cela perturbe, inquiète, assombrit même les catholiques et ce carême 2019, bien lourd, pourrait bien ne pas vraiment s’achever dans les fêtes de la Résurrection tant la chape de plomb s’est lourdement affalée sur le corps ecclésial tout entier. On se rassure en se redisant que le Christ est vainqueur, que l’Eglise vit un chemin de croix purificateur, mais peut-on encore afficher un sourire d’enfant dans une telle tourmente ? Cette année la Résurrection sera-t-elle débordante de joie comme les années passées ? Les apôtres s’en allaient tout joyeux d’avoir été persécutés pour le nom du Christ. Mais nous aujourd’hui c’est la honte et la tristesse qui nous persécutent silencieusement et nous accablent. Certains médias s’amusent même à dire que cela va conduire à un schisme. N’est-ce pas en effet ce qui s’est passé avec les donatistes, les cathares, les protestants et autres scissions conduites par un désir de pureté ou plus exactement par une confusion entre l’impureté des hommes et la pureté de l’Eglise. Ceux qui ont déserté l’Eglise parce qu’ils la trouvaient impure au fil des siècles ont-ils pour autant créé des Eglises pures ? Nous savons bien que non car cet appel à la pureté n’est qu’un des aspects de l’appel à la sainteté lequel comprend de façon intrinsèque l’espérance. Espérance en la victoire, espérance en la capacité du corps ecclésiastique de se réformer, mais par-dessus tout espérance qu’envers et contre tout et tous, l’Eglise demeure l’unique lieu du salut, car comme le disait saint Cyprien face aux hérétiques qui précédèrent de peu les donatistes. Hors de l’Eglise il n’y a point de salut, n’ayons pas peur de le dire, n’ayons pas honte de le croire. Et ce, quelque soit l’état de putréfaction de ses clercs ou même de ses fidèles. Telle est l’espérance qui nous tient unis à ce corps malade. Telle est la foi qui continue malgré l’abattement à irriguer les veines contaminées par le vice, le mensonge, l’orgueil, en un mot par le démon lui-même.
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Edito #118 : Catholiques dans la tourmente, schisme ou espérance ?
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