Trop c’est trop ! Deux poids deux mesures ! Si c’étaient des mosquées qu’est-ce qu’on entendrait ! Avec les cathos on peut tout se permettre ! Silence des médias ! Que font les politiques ? Où sont les vierges effarouchées du gouvernement promptes à s’émouvoir quand on touche aux autres religions ?
Voici un aperçu non exhaustif de ce que nous pouvons voir sur les réseaux sociaux depuis une dizaine de jours. Depuis cette vague de profanations de début février en France. Cette fois-ci « on » en parle. Les médias non chrétiens se sont tout de même un peu émus, Vatican News s’est inquiété, mais quid du ministre des cultes ? Quelle église à choisi le président en débat pour faire une déclaration ou s’émouvoir ? Silence radio dans les hautes sphères de la laïcité. Mince on touche aux cathos et ça remue un peu en dehors de la communauté catholique, voilà qui n’était pas prévu.
Voilà qui n’était pas prévu ! L’indignation sort du milieu catho parce que, au fond, la France reste innervée de ses racines chrétiennes et catholiques en particulier. Parce que le sacré, même quand on ne pratique pas, et depuis toujours, c’est quelque chose qu’on ne touche pas impunément. Parce que le deux poids deux mesures, dans une France exaspérée par les revendications communautaristes, prend un aspect particulier quand il s’agit de ce fond commun que, malgré le matraquage laïciste, une grande partie de la population ressent comme sien, comme inscrit dans son ADN.
La pratique diminue, les églises se vident, les mœurs se sont bien éloignées des pratiques recommandées par l’Eglise, mais les Français, quand ils ne sont pas pris par l’idéologie ou la haine, c’est-à-dire pour l’immense majorité d’entre eux, les Français sont au fond d’eux-mêmes catholiques. Pas des « messisants », pas des saints, pas des fidèles de l’Eglise, mais ils gardent cet attachement intime et intuitif à cette foi qui surgit régulièrement à tant d’occasion de leur vie.
Alors en effet ces profanations c’est une gifle qu’ils ressentent comme tous les catholiques. Ces silences c’est une inquiétude sourde qui montent contre leur identité la plus profonde. Ils peuvent haïr l’Eglise qui sait bien se faire détester. Ils peuvent ne pas supporter les prêtres qui sont parfois aussi champions pour devenir de véritables repoussoirs, mais cette maternité ecclésiale cette famille catholique, au fond, ils y sont attachés plus peut-être que le fils prodigue.
Alors pour eux, pour nous, mais aussi pour le Christ qui encore reçoit des crachats au visage ces jours-ci, nous ne pouvons plus nous taire. Nous ne devons plus nous taire. Une profanation c’est le Christ frappé, humilié. Qui serions-nous si nous laissions ainsi traiter la personne que nous aimons le plus au monde ? A quoi sert une indignation de salon quand un proche est brutalisé ?
C’est pourquoi cette semaine nous relaierons l’initiative de Spero qui propose d’adresser une lettre au ministre des cultes. Trop c’est trop et tendre la joue gauche ne doit pas être une démission. A un protestant exaspéré qui lui demandait ce qu’il ferait s’il le frappait, saint François de Sales répondit « l’Evangile me demande de tendre la joue gauche… mais je vous déconseille d’essayer »
Retrouver notre lettre d’actualité complète à partir de ce lien :
Edito #113 : Profanation – L’indignation ne gagne pas que les catholiques
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