Pour faire rayonner l’artisanat monastique, l’équipe de Divine Box sillonne les routes de France à la recherche des meilleurs produits monastiques. Aujourd’hui, cap sur Plouharnel dans le Morbihan, à la découverte de l’abbaye Saint-Michel de Kergonan !
L’abbaye Saint-Michel de Kergonan, une histoire riche en émotions !
Tout commence paisiblement en 1895, date à laquelle le domaine de Kergonan a été acquis. Il comprend une grande carrière de pierres qui permettra l’édification de deux monastères sur le même domaine. D’abord l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan en 1897 pour les hommes, et un an plus tard, en 1898, l’abbaye Saint-Michel de Kergonan pour les femmes. La fondatrice est Mère Cécile Bruyère, abbesse de Sainte-Cécile de Solesmes.
Pour la petite histoire, durant l’été 1896, afin de trouver l’endroit du domaine où bâtir le monastère, Mère Cécile Bruyère arpente la propriété avec deux autres sœurs. Après plusieurs heures sans trouver d’endroit satisfaisant, les moniales entendent les cloches paroissiales. Elles s’agenouillent un instant et récitent l’Angelus. En se relevant, Mère Cécile dit : « C’est ici que sera le monastère ! ». Dès ses débuts, la communauté grandit vite alors que l’abbaye est encore en construction. Mais trois ans à peine après sa fondation, les ennuis commencent … La loi Combes de juillet 1901 sur les associations et congrégations religieuses oblige la communauté à s’exiler sur l’île de Wight en Angleterre.
Quand la communauté revient en 1919, les travaux sont nombreux pour réparer et réaménager le bâtiment qui a souffert des occupations successives pendant l’exil : séminaire, puis pensionnat pour jeunes filles, et enfin, soldats américains durant la Première Guerre mondiale. Mais bonne nouvelle, la communauté s’est agrandie : 37 bénédictines sont parties en exil en 1901, 51 en reviennent en 1919 ! En 1943, les troupes allemandes occupent les bâtiments, ne laissant aux bénédictines que la ferme et l’exploitation des terres. Il faudra attendre deux longues années pour voir le départ des allemands et procéder aux travaux nécessaires après les affrontements militaires ayant eu lieu autour de l’abbaye.
Ce n’est finalement qu’en 1970, après des années de tourmente et de chantiers, que l’église de Saint-Michel de Kergonan voit le jour. Elle est consacrée par le Père abbé de Saint-Pierre de Solesmes, dom Jean Prou. Mais, en avril 2007, il y a dix ans tout pile, un incendie accidentel dévaste l’église abbatiale. Les flammes emportent aussi avec elles une partie du bâtiment principal… Heureusement toutefois, aucune moniale n’est blessée.
Grâce à de généreux donateurs et après des années de travail, l’abbaye Saint-Michel de Kergonan a pu retrouver une nouvelle église consacrée en 2012. L’esthétique et l’architecture ont été particulièrement soignées : charpente en forme de coque de bateau renversée, vitraux bleus filtrant une lumière pure, bois de mélèze et de cèdre du Liban et même … absorbeurs de son pour une bonne acoustique !
L’abbaye Saint-Michel de Kergonona et ses produits monastiques
Aujourd’hui, la communauté compte 25 sœurs qui suivent la règle de saint Benoît : elles lisent et méditent l’Écriture, et selon la devise « ora et labora », elles « prient et travaillent ». Le travail manuel occupe environ 4 heures par jour. Les sœurs réalisent avec ce peu de temps de travail quotidien des produits que nous sommes allés découvrir pour vous directement chez elles ! Petit tour d’horizon de l’artisanat monastique de l’abbaye …
Les sœurs de l’abbaye de Saint-Michel fabriquent tout d’abord d’excellentes confitures « 100% naturelles ». Sœur Marie-Pierre profite de l’exploitation agricole biologique de l’abbaye pour, en cuisine, transformer les fruits et légumes du jardin en d’exquises confitures ! Les « anciennes » du monastère lui donnent un coup de main pour la mise en pot et l’étiquetage. Parmi ses best-sellers, vous trouverez notamment l’orange, la rhubarbe et le cassis. De notre côté, nous sommes tombés amoureux de la confiture rhubarbe-poire…
Parmi les autres produits monastiques bien connus de l’abbaye, il y a aussi les « biscuits EPEAU-CALM’ ». La recette est inspirée de celle de sainte Hildegarde qui date du … XIIe siècle ! C’est un biscuit à la fois croustillant comme un sablé et moelleux comme une génoise, aux arômes de cannelle et de clous de girofle. Saveur particulière, mais irrésistible avec une bonne tisane au coin du feu… On vous laisse essayer ! Les bienfaits de ces biscuits sont nombreux : ils favorisent la digestion, entretiennent un transit intestinal sain et une activité cérébrale soutenue, stimulent les fonctions du corps, fortifient les nefs et apportent calme et bonne humeur.
Sachez que les sœurs produisent aussi des chutneys (on vous recommande celui à la tomate ;-), du « beurre de pomme » (loin du beurre que l’on connaît, c’est en fait une sorte de chutney sucré, que nous aimons déguster avec du boudin noir…), du réglisse ou encore du vinaigre de cidre.
Situées à proximité de la mer (800m à vol d’oiseau !), les sœurs exploitent par ailleurs les bienfaits des algues et des plantes et ont mis au point des engrais naturels, après plus de vingt ans de tests et de recherches dans leur exploitation agricole bio : cinq engrais complémentaires qui fonctionnent à merveille pour les jardins, les plantes d’appartements et les cultures.
Dans le registre non-alimentaire cette fois, les sœurs produisent aussi un bain de bouche (élaboré avec un dentiste homéopathe) et des peintures sur bois représentant tous les saints patrons avec leur notice au verso.
Merci aux sœurs pour leur accueil et les échanges que nous avons pu avoir avec elles. Merci pour toutes ces belles histoires ! Et n’hésitez pas à aller faire un petit tour sur leur site internet ou à leur rendre visite sur place : elles organisent plusieurs fois par an des retraites pour jeunes étudiantes et jeunes pro !