L’identité masculine est battue en brèche par une société qui se féminise sous couvert d’égalité. Les jeunes garçons ne savent plus qui ils sont, ni ce qu’ “homme” veut dire. Les prêtres, de plus en plus, constatent dans leur accompagnement cette recherche d’identité séxuée des jeunes garcons qu’ils accompagnent.
Des mouvements voient le jours pour accompagner cette recherche qui n’est autre qu’une quête existentielle intime.
La force
La force physique est la première caractéristique externe visible et reconnaissable du mâle. Les héros de cinéma sont très souvent des gars bien bâtis. Tu cherches à devenir un homme, à rencontrer l’âme soeur ? Fais-tu assez de sport ? As-tu pensé à muscler un peu tes bras et tes épaules ? Faire du sport aide énormément à se sentir mieux dans son corps, à être plus confiant, plus sûr de soi et plus attrayant.
Mais la force d’un homme, ce n’est pas seulement sa puissance musculaire : c’est aussi et surtout la force morale, la force intérieure. Tous les hommes n’ont pas une carrure ni une musculature d’athlète olympien. Rassurez-vous, messieurs, les femmes le savent et ne cherchent pas toutes un superman. Prenez Gandhi, par exemple. Lui, si chétif et petit, est un des grands modèles de l’humanité. Il tenait tête aux colons anglais sans défaillir, sans violence physique, sans rébellion armée. Il a été le leader de tout un peuple par sa détermination, son courage, sa fermeté.
C’est cela la virilité : avoir une assise intérieure solide, qui nous rend fort pour affronter ce monde. Les héros des histoires ont souvent à combattre des monstres. Les dragons de la réalité sont plus souvent une personne qui nous insulte ou nous humilie, un vendeur ou un artisan qui veut nous arnaquer, un client qui cherche à nous voler. La force physique n’est alors d’aucun secours, à moins que tu veuilles te forger une réputation de bagarreur et de violent (ce qui déplaît aux femmes). C’est plutôt une force intérieure qu’il te faut : une capacité à encaisser les coups sans chanceler et à répondre avec calme mais fermeté, pour te défendre ou défendre autrui.
Jésus est un exemple de cette force intérieure. Lorsque des soldats sont venus l’arrêter, sa seule autorité naturelle les a repoussés : « Judas donc, ayant pris la cohorte, et des huissiers … vint là avec des lanternes, des flambeaux et des armes. Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s’avança, et leur dit: Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent: Jésus de Nazareth. Jésus leur dit: C’est moi… Lorsque Jésus leur eut dit: C’est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre. » (Evangile de Jean ch. 18)(voir : Jésus, modèle d’homme parfait)
Cette force se trouve en tout homme. Elle n’est peut-être pas développée en toi, mais elle n’est pas absente : elle est enfouie, embryonnaire, bloquée. Tu peux arriver à développer ta force intérieure. Comment ? Par un travail sur toi. Le principe est le même que pour la musculation, sauf que les exercices consistent à réfléchir, lire, méditer et s’exercer à changer de comportement. Voici 4 piliers qui soutiennent la force intérieure, 4 domaines à travailler :
– acquérir une image de toi saine et sûre, indépendante de l’avis des autres.
– apprendre à ne pas être démoli ou effrayé par le mal
– apprendre à gérer sainement la colère
– apprendre à répondre de façon appropriée, à te défendre verbalement, à négocier pied à pied.
Le courage
L’homme idéal n’a pas peur d’affronter l’adversité ni les personnes mauvaises qui cherchent à prendre ses biens ou à nuire à sa famille. Il se défend, ne se laisse pas marcher sur les pieds, il lutte. Cette attitude idéale, certains arrivent à l’atteindre. Beaucoup d’hommes ont au contraire toutes les peines du monde à s’affirmer. Ce n’est pas inné : cela s’apprend. Tu peux acquérir cette qualité, même si elle te fait cruellement défaut aujourd’hui.
Le courage n’est pas de ne pas avoir peur. Le vrai homme connaît la peur. Le courage consiste à ne pas défaillir, à surmonter sa peur et à faire passer d’abord la défense de la justice et de la vérité. Pour développer son courage, il faut, comme en tout, procéder par étapes : essayer de s’affirmer pour de «petites» choses, puis progressivement, affronter des situations plus «dangereuses». Au fur et à mesure des victoires remportées, ton courage va grandir et se fortifier. A l’inverse, si tu restes dans la peur, que tu ne cherches pas à changer, un cercle vicieux s’installe, qui t’entraînera toujours plus loin du courage.
Le courage provient de trois caractéristiques à développer en nous:
– la confiance en soi (chapitre suivant)
– la combativité
– l’oubli de soi
La combativité est une caractéristique masculine parce qu’elle provient de la testostérone, l’hormone mâle. C’est elle qui pousse l’homme à entreprendre, à découvrir, à conquérir une belle, à la défendre. La combativité se développe en faisant du sport, des compétitions, en relevant des défis. Attention, il ne faut pas la confondre avec l’agressivité. Cette dernière est de la violence pure. La combativité est la volonté de l’emporter, d’aller jusqu’au bout sans baisser les bras, de faire face aux «dangers» en surmontant sa peur.
Les corollaires de la combativité sont la résistance au mal et la persévérance. Pour être un vrai homme, il faut s’entraîner à être endurant, continuer malgré les échecs ou les coups, terminer ce qu’on a commencé. Ce n’est pas par hasard si certaines personnes réussissent. Le courage fait débuter mais c’est la persévérance qui fait continuer et c’est l’endurance qui fait gagner.
L’oubli de soi est la vertu nécessaire pour dépasser ses peurs. Il faut qu’en soi-même, le préjudice de l’injustice causée soit supérieur à la peur de prendre des coups, d’affronter l’agressivité. Le soldat, le guerrier, a renoncé à sa propre vie pour défendre sa famille ou sa patrie. La vie n’a pas beaucoup de valeur si elle se résume à être un veule, un lâche qui laisse faire sans réagir. Il vaut mieux renoncer à sa vie en luttant pour la justice, pour retrouver une vie bien plus glorieuse.
La confiance en soi
Elle vient d’une force intérieure qui s’acquiert. C’est cette force qui nous permet de résister aux coups du mal. La confiance vient aussi d’une assurance qui grandit par l’expérience, l’apprentissage. C’est exactement la même chose que quand on apprend un métier ou à conduire. Il faut se lancer dans la vie : dans les démarches administratives, la réclamation de droits, la défense d’intérêts. Chaque petite victoire construit la confiance en soi.
Un point essentiel pour gagner en assurance, est de ne pas se dévaloriser. Chaque être humain a une grande valeur en soi (pour le croyant, cette valeur vient de Dieu, qui nous a créés à son image et nous aime) (voir : qu’est-ce qui fait ma valeur). Ce ne sont pas nos compétences, nos qualités, nos diplômes ou autres qui nous donnent notre valeur. En ce sens, il faut apprendre à s’affranchir du regard des autres. Les critères d’acceptation ou de réussite varient d’une personne à l’autre, d’un groupe à l’autre et sont donc relatifs. De plus, ce sont plus souvent la méchanceté et le jugement négatif qui émanent des autres, rarement un regard positif et encourageant. Alors il ne faut pas y prêter attention.
La confiance en soi se construit enfin sur la connaissance juste de soi-même : plus je sais quelles sont mes compétences, mes qualités, ma place, ce que j’ai envie de faire, plus je serais assuré et hardi pour entreprendre.
La confiance de l’homme s’accompagne aussi d’une ambition ou plutôt d’une vision : un but à accomplir, un objectif à atteindre. Il sait ce qu’il veut, il rêve d’aller vers quelque chose, et c’est ce que sa femme admirera en lui. L’homme est fait pour être le leader, celui qui donne la direction. Pas besoin de vouloir sauver le monde : chacun a une vision à lui, à son échelle, selon l’endroit, la situation sociale et financière qui est la sienne.
Attention : la confiance en soi ne doit pas basculer en arrogance, en sentiment d’être supérieur. L’ambition ne doit pas non plus te dévorer, c’est-à-dire être un dieu auquel tu sacrifies ta famille, ta santé, ta conscience. Trop de confiance en soi, trop d’ambition sont la marque de l’orgueil : sentiment souvent inconscient qui fait de nous un dieu, le qui seul a raison, le seul qui sait faire, le seul a être meilleur… Une saine confiance doit s’accompagner d’humilité.
La responsabilité
On définit la virilité de l’homme par sa maturité, sa capacité à être adulte, c’est-à-dire responsable. Jusqu’à l’adolescence, un enfant ne porte pas de responsabilités. Il vit dans l’instant présent, ne se préoccupe pas de finances, de l’avenir, n’a pas le souci d’un travail ou du développement d’une famille. La société a besoin que nous, les hommes, devenions de vrais adultes, capables d’assumer la responsabilité d’un foyer, capable d’entreprendre, preneurs d’initiatives. Malheureusement, il y a trop d’adulescents : des hommes qui ont l’apparence de l’adulte, mais le comportement de l’adolescent, qui fuient devant les responsabilités, sont instables, incapables de s’atteler à quelque chose dans la durée, laissant tomber à la moindre contrariété. Trop souvent, ce sont les femmes qui portent le pantalon, comme on dit…
Etre responsable, c’est être capable de penser à ce qu’il faut pour vivre/travailler, puis agir en conséquence ; être capable d’anticiper et de prévoir, veiller à ce que les choses soient faites et bien faites : en clair, porter la charge du foyer ou de l’entreprise. Ce n’est pas pour rien que les épaules d’un homme sont plus carrées, plus larges, plus fortes que celles d’une femme. Nous sommes faits pour porter des responsabilités, messieurs, et lorsque nous y arrivons, de la fierté jaillit en nous.
C’est aussi assumer les conséquences de ses décisions et de ses actes. La tendance est tristement inverse, la plupart du temps : en cas d’erreur, les patrons se défilent, les ouvriers accusent leurs collègues ou le matériel. Bref, personne n’ose reconnaître ses torts ni réparer ses fautes. Pourtant, une telle attitude abaisse celui qui en est l’auteur et l’amène à avoir un comportement lâche, fourbe, ou malhonnête. Autant de choses dont on aimerait se passer pour se regarder dans la glace.
Pour développer son sens de la responsabilité en tant que mari, travailleur, ou père, prenez la peine de réfléchir à votre étude de «poste» :
– quelle est la fonction idéale d’un mari, d’un père, d’un travailleur ?
– quelles sont les responsabilités liées à cette fonction ?
– quelles compétences sont requises pour accomplir ces responsabilités ?
– qu’est-ce que je fais bien, actuellement ?
– quelles sont mes lacunes, là où je dois m’améliorer ?
La peur des responsabilités a plusieurs causes, comme :
– le manque de confiance en soi
– un idéal perfectionniste (une idée fausse sur ce qui est parfait, qui entraîne la peur d’échouer et de ne pas être à la hauteur)
– la peur de l’engagement, du poids de la charge à porter, de la redevabilité qui incombe au responsable. Cette peur se surmonte en prenant des responsabilités progressives, petites au début, puis de plus en plus importantes.
Identifiez vos peurs. Cherchez à travailler sur vous pour surmonter ces peurs et devenir de plus en plus un homme responsable, dans tous les domaines de votre vie.
La fermeté
L’homme vrai est celui qui ne change pas d’avis devant l’adversité, mais qui a en lui des convictions fortes, des valeurs auxquelles il tient et pour lesquelles il est prêt à se battre. Attention, être ferme ou décidé ne veut pas dire être buté, étroit d’esprit ni obtus. Il est bon et juste d’avoir des avis qui évoluent en fonction de nos connaissances, de notre maturité intérieure. Mais nous devons rester fermes sur des absolus, des vérités fondamentales, des principes d’humanité et de bien.
Le vrai homme est celui qui ne trahit pas les siens sous la menace, ne se vend pas pour un projet moralement répréhensible, afin de garder son salaire. Les méchants, ceux qui ne cherchent que leur profit au détriment de l’environnement ou du bien des populations, réussissent parce qu’ils s’appuient sur les petites lâchetés des uns et des autres, sur ceux qui renient leurs convictions et éteignent leur conscience.
Etre ferme, décidé, s’apprend et se développe, comme on entretient un muscle. Il faut faire grandir sa confiance en soi et sa force intérieure. Il faut aussi être prêt à perdre ses acquis (salaire, position sociale, etc.), s’il le faut, pour que la vérité, la justice et le droit triomphent et ne soient pas écrasés par la malhonnêteté, le vol ou l’injustice. L’homme vrai ne se dit pas : «c’est lui ou moi, et je préfère moi», ou «je préfère sauver ma peau et accepter ce job». Sa vie est plus que son travail. Il a confiance qu’il peut retrouver un autre travail et qu’il vaut mieux garder sa conscience et son honnêteté intactes plutôt que de se compromettre et s’avilir. Le but de la vie est-il seulement d’être payé à la fin du mois ? N’y a-t-il pas un but plus noble qui fait de l’homme un être digne ?
Cela n’est bien sûr pas du tout évident à mettre en pratique. La fermeté demande beaucoup de courage et d’abnégation. Mais si les hommes cherchaient à s’améliorer dans ce domaine, la malhonnêteté, les fautes professionnelles, les injustices, les décisions arbitraires seraient moins fréquentes et la vie plus belle !
source: atoi2voir