de Jean-Jacques Durré pour cathobel.be :
La semaine dernière, la commission Justice de la Chambre a examiné le projet de loi sur le statut de « l’enfant né sans vie ». L’objectif de ce projet est d’établir la reconnaissance d’un enfant né sans vie 140 jours après la fécondation.
Dans une carte blanche publiée dans Le Soir, Henri Bartholomeeusen, président du Centre d’Action Laïque (CAL) y voit la probabilité de « conséquences néfastes sur les plans humain et scientifique qu’une telle reconnaissance pourrait avoir ». En poursuivant la lecture de sa prose, on en tombe à la renverse. Il juge que sur le plan administratif, « le projet introduit une confusion légale entre un fœtus et un enfant au prétexte de favoriser un processus de deuil ». Et il ajoute: « Chacun comprend que pour les personnes concernées, il s’agit bien d’un enfant qui aurait dû naître et dont elles subissent le deuil. Mais le ‘personnifier’ à l’état civil comme s’il était effectivement ‘né’, ‘décédé’ relève d’une fiction qui, à la supposer motivée par la seule compassion, ne sera pas forcément un apaisement. » Le président du CAL estime encore que ce projet de loi « imposera finalement à la population une vision qui est lourde de sens: un fœtus est une personne ».
Lourde de sens? M. Bartholomeeusen, je ne peux accepter ce discours! Pour moi, dès qu’il y a conception, il y a vie. Après quelques jours, lorsqu’une échographie est pratiquée, on entend le cœur battre. N’est-pas là un être, certes en devenir, mais vivant? Au fil des semaines de grossesse, il se développe et chaque examen échographique le montre. Alors, oui le fœtus est bien une « personne ».
Reconnaître l’existence pour les enfants morts en cours de grossesse pose-t-il problème? Avez-vous songé à la future maman qui a porté cette vie, malheureusement interrompue, en elle? Pensez-vous à ce papa qui se fait une joie de la paternité et qui voit celle-ci s’anéantir? Le débat bioéthique est complexe. Chaque cas est différent. Votre combat est motivé par la peur de voir le « droit » à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) se réduire. Un avortement est toujours une douleur. Mais si vous prônez le « droit à la mort », j’estime que le droit à la vie est fondamental. Sinon notre société court à sa perte. Soutenir que le fœtus n’est pas un être vivant, c’est le considérer comme une chose ou pire, comme un déchet. C’est choquant, voire odieux.