La démission de Mgr Dominique Rey, en janvier dernier, après 25 ans à la tête du diocèse de Fréjus-Toulon, marque un tournant dans le paysage ecclésial français. Connue pour sa vitalité vocationnelle rare en Europe et ses choix audacieux, la gouvernance de cet évêque charismatique laisse un héritage à la fois inspirant et controversé.
Sollicité directement par le pape François, Mgr Rey a accepté de quitter ses fonctions « par fidélité », comme il l’a expliqué dans un entretien accordé à un média catholique américain. « Toute crise est une opportunité de retour à l’essentiel », confie-t-il, évoquant un temps de « conversion et de rebond ».
Son épiscopat s’est distingué par une stratégie missionnaire soutenue, combinant accueil des communautés charismatiques et traditionalistes, et une volonté affichée de revitaliser la foi dans une société sécularisée. « J’ai pris des risques, mais ces choix ont porté du fruit : vocations, dynamisme paroissial, renouveau pastoral. »
L’ouverture de l’évêque aux groupes attachés à la liturgie traditionnelle a cristallisé certaines critiques. « On m’a reproché mon hospitalité envers des sensibilités diverses, mais elles ont souvent réactivé la mission en terrain déchristianisé », défend-il. Il assume également des reproches liés à la gestion financière du diocèse, qu’il relativise, soulignant un contexte similaire à d’autres diocèses français.
Désormais installé à Paris, Mgr Rey poursuit son engagement en dehors de fonctions diocésaines. Selon lui, l’Église doit pleinement écouter les jeunes attirés par le sacré et la tradition, sans renier l’héritage du Concile Vatican II. « Le défi, c’est l’intégration de cette diversité dans la communion ecclésiale, sans clichés ni exclusions. »
Dans un monde fragmenté, l’ex-évêque de Fréjus-Toulon appelle l’Église à proposer continuité, universalité et espérance. « Le christianisme n’est pas seulement un héritage, c’est une promesse », insiste-t-il.
Son départ, s’il laisse un vide, ouvre aussi une réflexion : comment conjuguer fidélité et audace dans une Église en mutation ?
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