Ce matin, les Parisiens qui remontaient la Seine, ont pu constater le deuil porté par la statue de la liberté.
Les survivants ont souhaité montrer symboliquement ce que représentait le “débat” d’aujourd’hui à l’Assemblée nationale sur le délit d’entrave numérique.
Ce jeudi 1er décembre, Laurence Rossignol Ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, propose à l’Assemblée Nationale de voter l’amendement dit du “délit d’entrave numérique à l’IVG”.
La ministre nous reproche de manipuler les femmes et d’entraver leur accès à l’IVG.
Entraver signifie empêcher l’accès, mettre un obstacle, bloquer un chemin. Avons-nous bloqués qui que ce soit ? Nos actions, le débat que nous avons, a-t-il interdit une femme de procéder à une IVG ? Jamais.
Au contraire de l’entrave, il y a l’éducation, dont le but est de mettre ceux dont on a la charge sur la meilleure voie pour eux.
Il est évident que l’éducation, la bienveillance envers les personnes, ne peut se réaliser par l’indifférenciation, par un relativisme distant, par une neutralité qui traduit plus un refus d’agir, qu’un respect de l’autre.
Nul n’attends d’un ami qu’il soit neutre, au contraire on attends qu’il se mêle de notre histoire, qu’il s’intéresse à nous, qu’il prenne parti, parce qu’il nous aime. Si l’entrave est le fait d’intervenir, alors toute forme d’éducation, à commencer par les lois sur la santé, le code de la route, sont une entrave à la liberté de chacun. Pourquoi alors l’Etat continue-t-il à faire respecter les feux rouges ? Car s’il ne remplissait pas son rôle d’éducateur, la vie des citoyens serait mise en danger.
Vouloir réduire le nombre d’IVG, orienter les femmes qui sont dans le doute par rapport à leur détresses, n’est pas une entrave à leur liberté, mais bien un désir d’aider celles qui trop souvent ne souhaitent pas connaître le drame qu’est l’IVG, comme aimait à le rappeler Simone Veil, lors de son discours à l’Assemblée Nationale.
Les Survivants sont un mouvement spontané et désintéressé : nous sommes là pour les femmes, non pas pour leur imposer un choix, mais pour les aider à choisir en toute liberté, en connaissance TOTALE de la chose.
Nous sommes un mouvement libre, libre de toute attache institutionnelle, nous ne sommes pas une administration. Ainsi ce délit d’entrave ne nous touche pas.
Nous sommes le père, le conjoint, la soeur, les parents, les amis, qui ne veulent plus laisser seules les femmes dans la détresse, l’angoisse d’un choix trop lourd à porter seul.
Nous ne laisserons jamais personne entraver notre joie de vivre et notre droit de parler.