L’Islam est omniprésent dans le débat public en raison des défis qu’il pose à nos pays européens. En France, plusieurs millions de nos compatriotes sont de religion musulmane. D’où la nécessité de considérer les spécificités de l’islam ainsi que le contexte dans lequel la problématique islamique se pose. Il s’agit de connaître les bases de l’islam pour pouvoir en parler vraiment.
Raison pour laquelle Annie Laurent a accepté de faire un travail de clarification des choses concernant l’islam, avec une approche par mots-clés, un peu à la manière d’un guide pratique. Mais il ne suffit pas de connaître l’Islam, encore faut-il également en appréhender le contexte historique.
Pour ce faire, nous avons interrogé la philosophe Razika Adnani, islamologue et membre du Conseil d’orientation de la Fondation de l’islam de France, qui poursuit des travaux depuis de longues années sur le mouvement de «réislamisation du monde musulman» et le «blocage de la raison dans la pensée musulmane».
Là encore, le contexte contemporain désigne un défi important : comment entrer véritablement en dialogue sans le recours aux critères de la raison ? Se pose alors la question de la réforme de l’islam. Razika Adnani veut croire que celle-ci est possible car l’islam possède dans certaines de ses sources une voie d’accès à la raison. Quant à Annie Laurent, elle souligne dans son livre un certain «sursaut de la conscience musulmane». En effet, si le phénomène terroriste accentue la fracture entre l’islam et la société, les attentats choquent également la conscience de musulmans qui s’interrogent sur les fondements de leur religion, et notamment son rapport à la violence.
C’est ce rapport à la violence qu’aborde Jean-François Chemain, en se fondant à la fois sur sa connaissance du Coran et sur son expérience d’enseignant en Zone d’Education Prioritaire (ZEP) (p. 30).
Il appelle à «sortir enfin de la dialectique victimisation-violence» qui caractérise la manière dont de nombreux musulmans vivent l’altérité, rejetant les responsabilités de la violence loin de l’islam et fondant leur dialectique sur une violence subie par l’islam lui-même. D’où la nécessité de ne pas alimenter la dialectique victimaire et d’instaurer un subtil «équilibre entre vérité et charité».
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