Bien que toute la sainte Écriture exhale la grâce, c’est surtout vrai du savoureux livre des psaumes. En effet, Moïse lui-même, qui nous a raconté en prose l’histoire des anciens, lorsqu’il a fait passer la mer Rouge à leur peuple par une merveille mémorable, voyant le roi Pharaon s’engloutir avec ses troupes, dépassa encore son génie (parce qu’il avait réalisé ce qui dépassait les forces humaines) et chanta au Seigneur un cantique triomphal. Sa sœur Marie, prenant à son tour le tambourin, excitait ses compagnes en disant : Chantons le Seigneur, il s’est couvert de gloire ; le cheval et le guerrier, il les a jetés à la mer.
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L’histoire éduque, la loi enseigne, la prophétie annonce, la réprimande châtie, la morale persuade : dans le livre des psaumes, on trouve l’avancement de tous et comme un remède pour la santé du genre humain.
Il suffit de les lire pour avoir de quoi guérir les blessures de sa souffrance par un remède approprié. Il suffit de vouloir les considérer pour découvrir, comme dans un gymnase ouvert à toutes les âmes et comme dans un stade consacré à l’exercice des vertus, les différents genres de combats qui nous attendent ; et l’on peut y choisir celui auquel on se juge le plus apte et par lequel on remportera plus facilement la couronne.
Si quelqu’un cherche à récapituler l’histoire des anciens et veut en suivre les exemples, il possède, résumé dans un seul psaume, tout l’enchaînement de cette histoire, afin de garder ce trésor dans sa mémoire grâce au résumé fourni par cette lecture. Si quelqu’un veut découvrir la force de la loi, qui réside tout entière dans ce lien qu’est la charité (car celui qui aime son prochain a parfaitement accompli la loi), qu’il lise dans les psaumes avec quel amour du prochain, pour repousser l’injure faite à tout le peuple, un seul homme s’expose à de grands dangers ; il y découvrira que la gloire de l’amour n’est pas inférieure au triomphe de la bravoure.
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Quant à la vigueur de la prophétie, que puis-je en dire ? Ce que d’autres ont annoncé de façon énigmatique, ne semble avoir été promis de façon publique et évidente qu’au seul David, à savoir que le Seigneur Jésus naîtrait de sa descendance, car le Seigneur lui a dit : C’est le fruit de tes entrailles que je mettrai sur ton trône. Aussi dans les psaumes ne voyons-nous pas seulement Jésus qui naît pour nous ; en outre, il y endure dans son corps cette passion qui nous sauve, il s’y endort dans la mort, il ressuscite, il monte au ciel, il s’assied à la droite du Père. Ce que personne parmi les hommes n’avait eu l’audace de dire, ce prophète est le seul à l’avoir annoncé ici ; et plus tard, c’est le Seigneur lui-même qui l’a proclamé dans l’Évangile.
Qu’y a-t-il de meilleur qu’un psaume ? C’est pourquoi David dit très bien : Louez le Seigneur, car le psaume est une bonne chose à notre Dieu, louange douce et belle ! Et c’est vrai. Car le psaume est bénédiction prononcée par le peuple, louange de Dieu par l’assemblée, applaudissement par tous, parole dite par l’univers, voix de l’Église, mélodieuse profession de foi, complète célébration par la hiérarchie, allégresse de la liberté, exclamation de joie, tressaillement d’enthousiasme. Il calme la colère, éloigne les soucis, soulage la tristesse. Il nous protège pour la nuit, il nous instruit pour le jour. Il est bouclier des craintifs, fête des hommes religieux, rayon de tranquillité, gage de paix et de concorde. Comme une cithare, il réunit en un seul chant des voix diverses et inégales. Le lever du jour répercute le psaume, et son déclin en résonne encore.
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Dans le psaume, enseignement et agrément rivalisent ; on le chante pour se réjouir et en même temps on l’apprend pour s’instruire. ~ Lorsque tu lis les psaumes, que de richesses tu rencontres ! Lorsque je lis dans les psaumes : Cantique pour le bien-aimé, je suis embrasé par un désir d’amour divin. Chez eux, je trouve rassemblés la grâce des révélations, les prophéties de la résurrection, le trésor des promesses. Chez eux, j’apprends à éviter le péché, je désapprends la honte de faire pénitence pour mes fautes.
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Qu’est-ce donc que le psaume ? C’est un instrument de musique dont joue le saint Prophète avec l’archet du Saint-Esprit et dont il fait résonner sur la terre la douceur céleste. Avec les lyres et leurs cordes, c’est-à-dire avec des restes morts, il rythme les voix différentes et inégales et dirige le cantique de louange divine vers les hauteurs du ciel. En même temps, il nous enseigne qu’il faut commencer par mourir au péché, qu’ensuite seulement il faudra exercer les œuvres des différentes vertus qui feront parvenir jusqu’au Seigneur l’agrément de notre piété.
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David nous a enseigné à chanter intérieurement, à psalmodier intérieurement ; c’est ainsi que Paul lui-même chantait, puisqu’il dit : Je prierai avec mon esprit, mais je prierai aussi avec mon intelligence, je psalmodierai avec mon esprit, mais aussi avec mon intelligence. David nous enseigne encore à orienter notre vie et nos actions vers la perspective des biens d’en haut, de crainte que le plaisir qu’on éprouve à chanter n’excite les passions du corps, car celles-ci, bien loin de racheter notre âme, l’appesantissent.
C’est ainsi que le saint Prophète David se rappelle que son âme doit psalmodier pour son rachat, lorsqu’il dit : Je jouerai le psaume pour toi, Dieu, sur la cithare, Saint d’Israël ! Mes lèvres jubileront lorsque je chanterai pour toi, et mon âme que tu as rachetée.
Commentaire sur le psaume 1, Saint Ambroise
Bien que toute la sainte Écriture exhale la grâce, c’est surtout vrai du savoureux livre des psaumes. En effet, Moïse lui-même, qui nous a raconté en prose l’histoire des anciens, lorsqu’il a fait passer la mer Rouge à leur peuple par une merveille mémorable, voyant le roi Pharaon s’engloutir avec ses troupes, dépassa encore son génie (parce qu’il avait réalisé ce qui dépassait les forces humaines) et chanta au Seigneur un cantique triomphal. Sa sœur Marie, prenant à son tour le tambourin, excitait ses compagnes en disant : Chantons le Seigneur, il s’est couvert de gloire ; le cheval et le guerrier, il les a jetés à la mer.
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Il suffit de les lire pour avoir de quoi guérir les blessures de sa souffrance par un remède approprié. Il suffit de vouloir les considérer pour découvrir, comme dans un gymnase ouvert à toutes les âmes et comme dans un stade consacré à l’exercice des vertus, les différents genres de combats qui nous attendent ; et l’on peut y choisir celui auquel on se juge le plus apte et par lequel on remportera plus facilement la couronne.
Si quelqu’un cherche à récapituler l’histoire des anciens et veut en suivre les exemples, il possède, résumé dans un seul psaume, tout l’enchaînement de cette histoire, afin de garder ce trésor dans sa mémoire grâce au résumé fourni par cette lecture. Si quelqu’un veut découvrir la force de la loi, qui réside tout entière dans ce lien qu’est la charité (car celui qui aime son prochain a parfaitement accompli la loi), qu’il lise dans les psaumes avec quel amour du prochain, pour repousser l’injure faite à tout le peuple, un seul homme s’expose à de grands dangers ; il y découvrira que la gloire de l’amour n’est pas inférieure au triomphe de la bravoure.
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Quant à la vigueur de la prophétie, que puis-je en dire ? Ce que d’autres ont annoncé de façon énigmatique, ne semble avoir été promis de façon publique et évidente qu’au seul David, à savoir que le Seigneur Jésus naîtrait de sa descendance, car le Seigneur lui a dit : C’est le fruit de tes entrailles que je mettrai sur ton trône. Aussi dans les psaumes ne voyons-nous pas seulement Jésus qui naît pour nous ; en outre, il y endure dans son corps cette passion qui nous sauve, il s’y endort dans la mort, il ressuscite, il monte au ciel, il s’assied à la droite du Père. Ce que personne parmi les hommes n’avait eu l’audace de dire, ce prophète est le seul à l’avoir annoncé ici ; et plus tard, c’est le Seigneur lui-même qui l’a proclamé dans l’Évangile.
Qu’y a-t-il de meilleur qu’un psaume ? C’est pourquoi David dit très bien : Louez le Seigneur, car le psaume est une bonne chose à notre Dieu, louange douce et belle ! Et c’est vrai. Car le psaume est bénédiction prononcée par le peuple, louange de Dieu par l’assemblée, applaudissement par tous, parole dite par l’univers, voix de l’Église, mélodieuse profession de foi, complète célébration par la hiérarchie, allégresse de la liberté, exclamation de joie, tressaillement d’enthousiasme. Il calme la colère, éloigne les soucis, soulage la tristesse. Il nous protège pour la nuit, il nous instruit pour le jour. Il est bouclier des craintifs, fête des hommes religieux, rayon de tranquillité, gage de paix et de concorde. Comme une cithare, il réunit en un seul chant des voix diverses et inégales. Le lever du jour répercute le psaume, et son déclin en résonne encore.
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Dans le psaume, enseignement et agrément rivalisent ; on le chante pour se réjouir et en même temps on l’apprend pour s’instruire. ~ Lorsque tu lis les psaumes, que de richesses tu rencontres ! Lorsque je lis dans les psaumes : Cantique pour le bien-aimé, je suis embrasé par un désir d’amour divin. Chez eux, je trouve rassemblés la grâce des révélations, les prophéties de la résurrection, le trésor des promesses. Chez eux, j’apprends à éviter le péché, je désapprends la honte de faire pénitence pour mes fautes.
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Qu’est-ce donc que le psaume ? C’est un instrument de musique dont joue le saint Prophète avec l’archet du Saint-Esprit et dont il fait résonner sur la terre la douceur céleste. Avec les lyres et leurs cordes, c’est-à-dire avec des restes morts, il rythme les voix différentes et inégales et dirige le cantique de louange divine vers les hauteurs du ciel. En même temps, il nous enseigne qu’il faut commencer par mourir au péché, qu’ensuite seulement il faudra exercer les œuvres des différentes vertus qui feront parvenir jusqu’au Seigneur l’agrément de notre piété.
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David nous a enseigné à chanter intérieurement, à psalmodier intérieurement ; c’est ainsi que Paul lui-même chantait, puisqu’il dit : Je prierai avec mon esprit, mais je prierai aussi avec mon intelligence, je psalmodierai avec mon esprit, mais aussi avec mon intelligence. David nous enseigne encore à orienter notre vie et nos actions vers la perspective des biens d’en haut, de crainte que le plaisir qu’on éprouve à chanter n’excite les passions du corps, car celles-ci, bien loin de racheter notre âme, l’appesantissent.
C’est ainsi que le saint Prophète David se rappelle que son âme doit psalmodier pour son rachat, lorsqu’il dit : Je jouerai le psaume pour toi, Dieu, sur la cithare, Saint d’Israël ! Mes lèvres jubileront lorsque je chanterai pour toi, et mon âme que tu as rachetée.
Commentaire sur le psaume 1, Saint Ambroise
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