La vieille idée révolutionnaire selon laquelle il nous faut « faire table rase du passé » aurait-elle fini par inspirer les patrons des grandes entreprises libérales et capitalistes ?
Paradoxe étonnant et pourtant bien réel si l’on se penche sur le cas particulier du pot de yaourt. En dépit de son innocence lactescente, son habit d’apparat cristallise un débat très brûlant, surtout en France .
En effet, certains grands groupes ont décidé récemment de retirer le symbole de la croix de l’emballage de leurs yaourts. Non pas une croix ostensible et ostentatoire, mais une petite croix ou deux surmontant le dôme s’une église. Une parcelle de l’emballage, un détail presque insignifiant pour le consommateur, et pourtant elles sont supprimées…
RTL a interrogé le porte-parole de Lidl : « Nous évitons l’utilisation de symboles religieux car nous ne souhaitons exclure aucune croyance religieuse», a répondu le représentant de l’entreprise.
Dès lors nous sommes en droit de nous poser la question du pourquoi. Pourquoi des grands groupes comme Nestlé, Carrefour et Lidl ont-ils choisis une neutralité aseptisée ?
Sans examiner les causes profondes à l’origine de ce retrait, il nous faut constater que ce qui semble vendeur c’est ce qui est politiquement correct, ce qui est dans l’air du temps, ce qui est transparent.
En effet, l’allusion même très ténue, à une religion judéo-chrétienne ayant existé un jour en Grèce, paraît une prise de risque trop grande vis-à-vis du marché.
Il nous paraît intéressant de se rendre compte que cette religion qui fit l’Europe et qui est le soubassement de ce qu’elle a de plus grand est aujourd’hui rejetée comme une mère indigne.
Libre au lecteur de s’interroger sur les raisons d’un tel déni du passé, nous voulions simplement nous assurer que ce symbolique effacement ne passerait pas inaperçu.
A quand la suppression des croix des clochers des églises ?
Par Quentin Brot