Jusque dans les années 80 du siècle dernier, chaque parti politique, bien qu’étant déjà atteint par la pensée unique, avait néanmoins son catholique « de service » dont le but était de rassurer, ceux qui, tout en croyant en Dieu, voulaient être démocrates. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, il y avait à l’UDF Jean Lecanuet qui s’opposait à l’avortement. Les partis politiques avaient donc les moyens de faire des tours de « passe-passe » et de déculpabiliser les catholiques qui se voulaient aussi « démocrates ». C’est seulement avec la monté en puissance du « politiquement-correct » (et sa fixation sur la promotion de l’avortement et de l’homosexualité, pierres angulaires de la déchristianisation), qui petit à petit devait infiltrer toutes les sphères de la vie politique occidentale, qu’il est apparu que désormais être « citoyen et républicain », c’était aussi devoir approuver le « package sémantique global » de la bien-pensance. Or ce « package », était bien évidemment en opposition frontale avec l’éthique chrétienne de toujours, dont le fondement est le respect des lois naturelles étant à la base du développement de la vie créée par Dieu.
Paradoxalement, cette grossière et fulgurante évolution antichrétienne de la république (enfin mise au grand jour même pour les plus naïfs) aura au moins le mérite d’empêcher « l’honnête homme » catholique moderne de tourner en rond et de faire des « grands-écarts » intellectuels et spirituels pour concilier l’inconciliable. Cette incompatibilité essentielle entre le système démocratique et la foi catholique est désormais visible pour tous. Nul, en effet, n’est obligé d’être chrétien, mais pour celui qui prétend l’être, il y a (et c’est la moindre des choses) le devoir de reconnaître l’existence d’une vérité transcendantale, non négociable, qui nous a été révélée par Dieu. Cela est essentiellement en opposition avec les idéaux démocrates qui affirment (par définition) que la « vérité » et le « normatif » sont définis par la volonté majoritaire d’un peuple. La vérité devenant ainsi intrinsèquement « relative » (inutile de rappeler, même si cela reste un non-dit, que le principe « en soi » des idéaux démocratiques, est à la base des pires crimes de l’histoire du vingtième siècle et notamment la Shoa, puisque comme nous le savons, la majorité des Allemands étaient en 1940, derrière Adolph Hitler).
À toute chose, malheur est bon. En effet, face à l’évolution satanique des idéaux républicains désormais à la solde de la culture de mort féministo-maçonnique-LGBT planétaire, les catholiques semblent enfin comprendre que le système démocratique contient « en soi » les racines de l’immonde et osent enfin dire qu’il faut changer de régime et revenir à la monarchie.
En 2016, prétendre pouvoir être à la fois catholique et républicain relève en gros du discours sur la quadrature du cercle. Cela équivaut, in fine, à ne respecter ni le principe de causalité, ni le principe de non contradiction.
J-P. A.