Jusqu’à dimanche prochain, la ville de Corbie (dans la Somme) vit au rythme de la semaine annuelle de sainte Colette. L’occasion de (re)découvrir cette sainte mystique, fondatrice de monastères et réformatrice des Clarisses.
Cette semaine se terminera pas une messe solennelle le dimanche 12 mars :
- 9h. Laudes (chapelle Sainte Colette)
- 11h Messe de la solennité et fête de la paroisse avec bénédiction de la nouvelle bannière
- 14h30-17h30. Ouverture abbatiale
- 18h. Vêpres (abbatiale)
Charpentier de la puissante abbaye royale bénédictine Saint Pierre de Corbie, Robert Boëllet et sa femme Marguerite désespèrent d’avoir des enfants. Malgré leur âge avancé, ils font le pèlerinage à Saint Nicolas de Port et leur démarche est exaucée par la naissance d’une fille, le 13 janvier 1381, dans leur maison sise rue de la chaussée aux blés à Corbie. Ils lui donnent le prénom de Nicolette, mais elle sera connue sous le diminutif de Colette.
Orpheline encore jeune, elle souhaitera se donner à Dieu comme religieuse. Mais ses essais dans plusieurs couvents ne sont pas concluants, et, sur la suggestion du Père Pinet, franciscain du couvent d’Hesdin proche, le 17 septembre 1402, elle entre en « reclusage » dans une logette adossée à l’église Saint Étienne, l’une des églises du monastère de Corbie dont il subsiste une bonne part.
Là, pendant quatre année, elle vit une vie spirituelle forte, soutenue par une ardente dévotion eucharistique et des expériences mystiques. De nombreuses personnes viennent solliciter ses conseils et ses prières et elle acquière une grande renommée. Cependant, elle pressent que sa vocation n’est pas le reclusage et qu’elle doit œuvrer pour la réforme des Clarisses vers une plus grande pauvreté et une vie moins mondaine.
Elle quitte son reclusage le 2 août 1406 et part de Corbie, pour entamer une longue vie faite de fondations et de réforme de monastères, 17 au total, de Castres à Gand. Elle essaie, fin 1406, de fonder un monastère à Corbie, mais ne peut le faire en raison de l’hostilité locale.
Toute sa vie elle espère fonder dans sa ville natale. Peu avant sa mort, de passage à Amiens dans le monastère récemment créé, elle connaît un ultime espoir car le pape Eugène IV a accordé le 19 octobre 1445 à Philippe de Saveuse l’autorisation nécessaire. Mais même l’appui du roi ne suffit pas à venir à bout des résistances, surtout celle des bénédictins.
Tant sont grands ses mérites, sa vie de prière, ses visions mystiques, les guérisons et les miracles qu’elle a accomplis, qu’elle est béatifiée dès le 17ème siècle, puis canonisée en 1807.