Le pape François vient de créer 17 cardinaux dont 13 cardinaux électeurs, ce 19 novembre 2016.
Désormais le collège cardinalice se compose de 121 électeurs et 107 non électeurs.
Un consistoire sur fond de tensions au Vatican. Tension du fait de la réforme de la Curie. Tension de part les courants qui tiraillent l’Eglise. Tension quant aux méthodes du pape. Tension enfin autour d’Amoris laetitia.
Si on a pu penser que ces tensions étaient la raison de la non réunion du pré-consistoire, le fait est qu’elles révèlent une ébullition quasi volcanique au Vatican, tiraillé par de véritables mouvements tectoniques dont il est bien difficile de discerner les tenants et aboutissants, mais qui sont bien au-delà des querelles d’ego et d’inimitiés de personnes.
L’Eglise, peut-être plus qu’après Vatican II, semble vivre un nouvel aggiornamento aux contours flous qui inquiètent au plus haut niveau de la Curie.
Dans son homélie, le pape a du reste fortement insisté sur la nécessité de lutter contre l’inimitié et la polarisation.
« entre nous, dans nos communautés, dans nos presbytères, dans nos réunions. Le virus de la polarisation et de l’inimitié imprègne nos façons de penser, de sentir et d’agir »
Les 13 cardinaux électeurs proviennent de 11 pays des 5 continents : trois de l’Europe (Espagne, Belgique, Vatican), cinq de l’Amérique (Etats-Unis (2), Brésil, Venezuela, Mexique) et deux d’Afrique (République centrafricaine, Ile Maurice), un d’Asie (Bangladesh) et un d’Océanie (Papouasie-Nouvelle-Guinée). L’un d’eux, fait exceptionnel, est nonce apostolique en Syrie.
Les quatre cardinaux non-électeurs de plus de 80 ans proviennent de Malaisie, d’Italie, du Lesotho et d’Albanie. L’Albanien, Ernest Simoni, est un simple prêtre, torturé et emprisonné sous la persécution communiste. Son témoignage avait ému le pape François aux larmes lors de son voyage à Tirana en 2014. Le cardinal Sebastian Koto Khoarai, évêque émérite de Mohale’s Hoek, du Lesotho, était absent pour raisons de santé.