« Depuis juillet 2016, le conflit qui a opposé le Chef Jean-Prince Kamwina-Nsapu Pandi à l’Autorité de la Province du Kasaï Central, a acquis des dimensions tragiques qui, bien au-delà du foyer originel, affectent maintenant plusieurs communautés du Kasaï » affirme un communiqué de l’Assemblée épiscopale provinciale du Kananga.
Les affrontements et les violences commises par les partisans de Jean-Prince Kamwina-Nsapu Pandi ont provoqué « la mort de plusieurs centaines des personnes dont beaucoup de jeunes et, même, des enfants, la violation systématique des droits fondamentaux de l’homme, la destruction des infrastructures publiques » affirment les évêques. Les habitants de villages sont obligés de se déplacer et de se réfugier dans la forêt, livrées aux intempéries et aux maladies, sans moyens de survie. De nombreux enfants et jeunes sont victimes de cette situation et ne peuvent pas aller à l’école, plusieurs étant même instrumentalisés et enrôlés comme protagonistes de ce conflit ».
La violence n’as pas épargné l’Eglise : « Des églises, des hôpitaux, des centres de santé, des écoles et des biens de l’Eglise sont pillés ».
Les causes de la crise doivent, selon les évêques, être recherchées dans « la mauvaise gestion d’une question administrative du pouvoir coutumier par sa manipulation et sa politisation. A cette cause initiale, viennent s’ajouter diverses frustrations d’une Région depuis longtemps marginalisée et d’une jeunesse désœuvrée ». Une fois allumée la flamme de la violence, la répression policière a « donné naissance à un mouvement populaire de résistance qui déborde maintenant le cadre originel du problème » affirment les évêques, qui soulignent combien les violences sont le fait non seulement des partisans de Jean-Prince Kamwina-Nsapu Pandi mais aussi de personnes à la recherche de vengeance personnelles et de criminels qui « pillent carrément les paisibles citoyens et saccagent des infrastructures ».
Pour mettre un terme à la violence, les évêques demandent aux forces de l’ordre d’agir de manière professionnelle afin de protéger les citoyens et leurs biens, aux hommes politiques d’accomplir des gestes de pacification et de rassérènement et de poursuivre les coupables des crimes, aux chefs traditionnels d’interdire aux jeunes de s’enrôler dans les milices. Le personnel ecclésiastique et les fidèles laïcs sont enfin invités à prier pour la paix en récitant quotidiennement dans les Paroisses la prière pour les 125 ans de l’Evangélisation. Les évêques ont également décrété que le Carême sera consacré à la prière pour les morts et la paix au Kasaï et ont proclamé une collecte de fonds et de biens matériels au profit des évacués.
Source Agence Fides