Une tentative d’intrusion au domicile de S.Em. le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, Archevêque de Kinshasa, a été éventée. Selon les nouvelles parvenues à l’Agence Fides, vers 04.00 locales du 31 janvier, un ou plusieurs hommes ont tenté de s’introduire dans la résidence du Cardinal au Centre Lindonge. Après avoir pénétré dans la cour de l’Université Catholique du Congo, le commando a cherché à escalader le mur d’enceinte pour entrer dans la résidence archiépiscopale. Le service de surveillance privé est parvenu à éventer la tentative d’intrusion et a capturé une personne, qui a exhibé des documents d’identité de la police et des forces armées, dont on ne connaît l’authenticité. La police est intervenue, semble-t-il sur ordre du Général Sylvano Kasongo Kitenge, chef de la police de Kinshasa, pour la prendre en charge.
« La personne arrêtée n’était pas armée et a peut-être quelques problèmes psychiques. Il ne faut pas emphatiser cette affaire – indiquent à l’Agence Fides des sources de l’Eglise congolaise, minimisant l’épisode qui risque d’accroître les tensions existant entre l’Eglise et le gouvernement suite à la violente répression des marches organisées par des laïcs catholiques pour demander au Président Joseph Kabila une déclaration par laquelle il s’engagerait à ne pas briguer un troisième mandat, respectant ainsi la Constitution et les Accords de la Saint Sylvestre 2016.
Face à la réaction violente des autorités, le Comité laïc de coordination (CLC), promoteur des actions de contestation, évalue actuellement les modalités selon lesquelles les poursuivre. « Le CLC a publié un communiqué dans lequel il affirme ne pas considérer opportun pour le moment d’organiser de nouvelles marches, pour accorder la priorité à la récupération des corps des victimes des manifestations du 21 janvier qui se trouvent encore entre les mains des autorités, et pour donner assistance aux blessés. Le Comité a cependant promis que les manifestations se poursuivront. La préoccupation de tous, Evêques en tête, est d’éviter de nouvelles victimes. Même un seul mort serait de trop » concluent les sources de Fides.
L’ONG Voix des Sans Voix (VSV) a accusé les autorités de la République démocratique du Congo d’avoir « confisqué les corps des victimes » de la répression de la marche du 21 janvier. « Nous sommes parvenus à identifier de manière certaine, les noms et adresses des six personnes qui ont été tuées par balles » affirme un communiqué parvenu à Fides. « Les corps, qui avaient été transportés dans différentes morgues par leurs familles, ont été confisqués par l’Etat ». Entre temps, le bilan de la répression s’est alourdi puisqu’une personne blessée est morte à l’hôpital. Il s’établit donc désormais à 7 morts tués par balle par les forces de l’ordre dans le cadre de la répression des manifestations du 21 janvier dernier.
Pour des raisons politiques, un an exactement après sa mort, intervenue à Bruxelles, le 1er février 2017, le corps de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi, qui se trouvait dans la capitale belge pour une série d’examens, n’a toujours pas été rapatrié. Une Messe de requiem sera célébrée à son intention aujourd’hui en la Cathédrale Notre-Dame du Congo