Conférences de carême : « Heureux les artisans de paix » à Lyon (69) les 25 février et 4, 11, 18 et 25 mars 2018

Conférences de carême : « Heureux les artisans de paix » à Lyon (69) les 25 février et 4, 11, 18 et 25 mars 2018

Nous célébrerons le dimanche 11 novembre prochain le centenaire de l’armistice de 1918, qui sonna la fin de la Première guerre mondiale. Dans notre diocèse, la libération de Mossoul en juillet dernier, après plus de trois années sous le joug de Daesh, a été une grande joie. Le sort de notre diocèse jumeau nous a rappelé la fragilité de la paix. C’est ce que les six conférenciers qui se succèderont chaque dimanche à 15h30 à Fourvière vont nous rappeler. Ils nous diront aussi comment « être des artisans de paix », par nos paroles, par nos actes et par la prière.

La Raison, pour une paix difficile

Le 18 février
Par Jean-Noël Dumont, philosophe, fondateur du Collège supérieur.

Jean-Noël Dumont parlera en philosophe de l’exercice de la raison comme un chemin de paix, difficile et exigeant, une prière naturelle de l’esprit. Il expliquera en quoi « Toute pensée est un monastère d’un moment ». Jean Noël Dumont est philosophe, longtemps professeur en classes préparatoires, enseignant au Grand séminaire, fondateur du Collège supérieur et élu à l’Académie catholique de France. Parmi ses dernières publications : Houellebecq, la vie absente, Éditions Manucius et Pour une alternative catholique, Éditions Le Cerf.

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S’engager dans l’armée… dans la guerre, pour servir la paix

Le 25 février
Par le Général Pierre de Villiers, Ancien Chef d’Etat-Major des Armées.

Seule la force juste et légitime peut faire reculer la violence. La force doit être affirmée quand la violence se déchaîne. Aujourd’hui, certains Etats se comportent comme des bandes armées et des bandes armées se déclarent être des Etats. Toutefois, la force militaire n’est qu’une partie de la réponse à la violence. Gagner la guerre ne suffit pas à gagner la paix. Une stratégie construite autour des seuls effets militaires passe à côté des racines de la violence qui se nourrissent du manque d’espoir, d’éducation, de justice, de développement…

Au-delà de l’absence de guerre, la paix se fonde aussi sur une conception équilibrée de la personne humaine et requiert l’édification d’un ordre selon la justice et la charité. C’est avec cette force intérieure, chacun à notre place, que nous pouvons être les artisans d’une paix d’avance. Notre jeunesse s’engage dans l’armée, dans la guerre, pour servir la paix. Nos militaires recherchent avant tout à épancher cette soif d’idéal et de valeurs. Aimons notre jeunesse, elle nous le rendra. Elle est un signe d’espérance et d’unité.

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Construire la paix jour après jour, en couple, en famille, au travail, dans nos quartiers…

Le 4 mars
Par Françoise Keller, formatrice certifiée en communication non violente, auteure de plusieurs ouvrages sur le sujet.

Comment faire grandir la paix en nous, au sein de nos couples et de nos familles, au travail, dans nos engagements et nos quartiers ? Des conflits, il y en au sein des couples et des familles, entre les générations, au travail et dans bien d’autres secteurs de la vie sociale. Comment, dans notre quotidien, pouvons-nous contribuer à la paix ?

Comment pouvons-nous prendre conscience des violences ordinaires et les transformer pour contribuer à plus de paix ? Nous explorerons comment la Communication NonViolente, la CNV, et la foi chrétienne s’éclairent mutuellement et nous donnent des repères concrets pour vivre la paix au quotidien, accessibles à tous : cultiver la gratitude pour trouver le courage de faire le premier pas, réserver notre force à un usage protecteur, mettre notre énergie sur ce que nous pouvons vivre à partir de maintenant, accueillir pleinement nos jugements et ceux d’autrui pour donner de l’espace à la Vie qui cherche à se déployer à travers nos besoins fondamentaux, demander de l’aide et reconnaître le travail de l’Esprit.

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Des chrétiens oeuvrent pour la paix. L’exemple de la communauté Sant’Egidio

Le 11 mars
Par le Professeur Jean-Dominique Durand, professeur des Universités.

La démarche de paix de la Communauté de Sant’Egidio, est singulière, sans d’autres armes que la force de la prière, la patience, la volonté d’établir des relations humaines confiantes fondées sur l’amour.

Cette singularité est d’autant plus remarquable que la Communauté agit aussi en des domaines connexes comme l’engagement contre toutes les formes de misère et pour les droits humains. Ne rien laisser au hasard, parvenir à unir toutes sortes d’initiatives, des initiatives de paix dans les contextes les plus tendus, à l’établissement de réseaux de solidarités à travers le monde entier, au dialogue entre les religions, tout cela sous l’égide de la prière et de la Parole de Dieu. C’est cette aptitude qui permet de souligner le caractère unique de Sant’Egidio au sein du christianisme.

« Si tu veux la paix aime les pauvres ». Cette formule résume bien l’action de la Communauté. Selon le théologien orthodoxe Olivier Clément,  « Dans les Communautés de Sant’Egidio, grâce à une synthèse d’amour pour les pauvres et pour la prière, il n’y a plus d’ambiguïtés ni de tentations idéologiques : la prière fonde le service des pauvres et la recherche de la paix. » C’est que dans cette communauté étonnante dans le paysage ecclésial contemporain, capable aussi bien d’apporter un soutien basique aux SDF que de recevoir dans ses locaux chefs d’États et ministres, et de mettre en oeuvre de solides accords de paix, on a la conviction que tout se tient.

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Comment être artisan de paix dans un pays en guerre

Le 18 mars
Par Sa Béatitude Louis Raphaël Sako, Patriarche de l’Eglise chaldéenne (Bagdad, Irak).

Monseigneur Sako témoignera de son expérience au coeur du conflit dont la région de Mossoul a été libérée en juillet dernier, après trois ans d’occupation de Daesh.

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Considérer la personne humaine dans son intégralité : une manière de travailler à la paix

Le 25 mars
Par Mgr Bruno-Marie Duffé, docteur en Philosophie, Maître de Conférence en Ethique, prêtre du diocèse de Lyon, secrétaire du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral (Vatican)

La mémoire de la guerre réactive en nous la question fondamentale : l’homme peut-il consentir à construire une maison commune avec son frère ? Le « syndrome de Caïn » nous habite tous dès lors que vient à la conscience la violence avec laquelle nous refusons l’autre. Essayer de comprendre ce qui nous conduit à la guerre nous appelle donc à essayer de comprendre cette humanité, traversée par la ligne entre le refus et l’accueil de l’altérité.

Au lendemain de la « Grande guerre », nos anciens ont voulu croire au droit et à la coopération internationale, au-delà de la mort dont ils portaient en eux-mêmes la trace et la douleur. C’est en osant affirmer que le développement est le nouveau défi de la paix que l’Église a apporté une contribution et un témoignage essentiel, sur ce sujet, à l’histoire de notre humanité contemporaine. Mais il importe de définir ce développement car ce n’est pas seulement la capacité de produire et l’accès à posséder plus qui fondent la paix. Il importe de penser et de déployer un développement « humain et intégral ».

L’expression qui apparaît, dès 1967, dans l’Encyclique de Paul VI  Populorum progressio, est au coeur de la pensée contemporaine de l’Église en la matière. Elle appelle à vivre le développement comme une écoute et une rencontre de toute personne humaine et de toutes les communautés, dans leurs liens à la Création, à Dieu, aux autres et à eux-mêmes. En dotant l’Église d’un Dicastère pour le service du développement humain intégral, le Pape François appelle les baptisés à être des témoins d’une Parole qui appelle chacun à participer à un développement où il apporte son talent et son espérance (Cf.  Laudato Si’). Cette considération de l’autre (l’homme, la femme, l’enfant, la création et tout vivant) comme messager et comme frère, conduit à une veille et à une conversion. Il s’agit de recevoir la paix pour pouvoir la donner. Et de développer les conditions d’une rencontre où chacun est en vérité avec lui-même.

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