De retour de son voyage au Bahreïn, le Pape François a répondu aux questions que les journalistes lui posaient dans l’avion. Il s’est exprimé sur plusieurs sujets: dialogue interreligieux, situation en Ukraine, mais aussi état religieux de l’Allemagne.
“Ne pas partir d’une identité diffuse”
Si le Pape a rappelé son attachement au dialogue et au rencontre avec les autres confessions, il a mis en garde contre l’“identité “diffuse”.
pour entrer dans le dialogue interreligieux ou le dialogue œcuménique, il faut avoir sa propre identité. On ne peut pas partir d’une identité diffuse. Je suis islamique, je suis chrétien, mais j’ai cette identité et je peux donc parler avec cette identité.
“J’ai une très grande affection pour la liturgie ukrainienne”
Concernant la guerre en Ukraine, il a souligné son attachement aux peuples Russe et Ukrainien, tout en rappelant qu’il est familier de la liturgie gréco-catholique byzantine:
J’ai une grande affection pour le peuple russe et j’ai aussi une grande affection pour le peuple ukrainien. Quand j’avais onze ans, il y avait un prêtre près de chez moi qui célébrait en ukrainien et n’avait pas d’enfants de chœur, et il m’a appris à servir la messe en ukrainien et toutes ces chansons ukrainiennes que je connais dans leur langue, parce que je les ai apprises quand j’étais enfant, donc j’ai une très grande affection pour la liturgie ukrainienne.
“Remonter à la source d’inspiration, dans les racines”
Sur la situation en Allemagne marquée par un départ annuel massif de fidèles, le Pape a mis en garde contre le risque d’un “éthicisme déguisé en christianisme”:
Je ne dis pas de revenir en arrière, non, mais de remonter à la source d’inspiration, dans les racines. Nous avons tous une histoire de racines de la foi; même les peuples en ont: retrouvez-la! Je me souviens de cette phrase de Hoelderlin pour notre époque: «le vieil homme doit tenir ce qu’il a promis quand il était enfant». Nous, dans notre enfance, nous avons promis beaucoup de choses, beaucoup de choses. Maintenant, nous entrons dans des discussions éthiques, dans des discussions conjoncturelles, mais la racine de la religion, c’est la gifle que te donne l’Évangile, la rencontre avec Jésus-Christ vivant: et de là, les conséquences, toutes les conséquences; de là, le courage apostolique, de là, aller aux périphéries, même aux périphéries morales des gens pour les aider; mais à partir de la rencontre avec Jésus-Christ. S’il n’y a pas la rencontre avec Jésus-Christ, il y aura un éthicisme déguisé en christianisme. C’est ce que je voulais dire, mais du fond du cœur. Merci.
On peut retrouver les propos du Pape tenus pendant cette conférence de presse dans cet article.