Des médecins et bioéthiciens ont publié dans le Journal of Palliative Care une analyse détaillant cinq raisons majeures de s’opposer à l’euthanasie. Parmi eux, Daniel Sulmasy, de l’Université de Georgetown, qui a siégé à la Commission pour l’étude des questions de bioéthique du président Obama, Margaret Somerville, l’une des adversaires les plus virulentes de la légalisation de l’euthanasie au Canada et Lukas Radbruch, spécialiste des soins palliatifs.
Ils estiment que l’euthanasie est :
1/ une « pente glissante » : les auteurs affirment que malgré les conditions d’accès strictes aux Pays-Bas et en Belgique, la loi est inefficace et régulièrement violée. « Permettre l’euthanasie volontaire a conduit à l’euthanasie non volontaire ».
2/ un « manque d’auto-détermination » : l’expression d’un désir de mort ne signifie pas toujours qu’un patient souhaite effectivement l’euthanasie ou le suicide assisté.
3/ des « soins palliatifs inadéquats », qui sont « l’obligation éthique la plus urgente des juridictions dans le monde », bien plus que l’euthanasie.
4/ un risque pour le « professionnalisme médical », car l’euthanasie menace l’ « intégrité morale » de la médecine.
5/ une « différence entre les moyens et les objectifs » à prendre en compte : l’euthanasie confond le problème de la souffrance avec la vie des personnes elles-mêmes. « C’est la douleur et la souffrance que nous devons tuer, pas la personne avec sa douleur et sa souffrance ».