Des églises détruites, un évêque interdit de célébration la semaine sainte: à l’approche de Pâques, ce sont de bien mauvaises nouvelles pour les chrétiens de Chine. Loin d’une résurrection, c’est le chemin de croix qui continue. Six mois après l’accord sino-romain, il ne semble pas y avoir d’amélioration substantielle pour les catholiques de l’empire du milieu.
InfoCatho avait déjà abordé l’interdiction absurde dont Mgr Vincent Guo Xijin avait fait l’objet. En raison de sa non-affiliation à l’Association patriotique, les autorités chinoises lui interdisent de célébrer le jeudi saint et même d’exercer tout ministère. Déjà rétrogradé en évêque auxiliaire de Mgr Zhan Silu, pasteur du diocèse de Mindong – il devait être le coadjuteur de dernier, ce qui aurait impliqué le droit de lui succéder -, il doit subir une humiliation supplémentaire avec cette interdiction de célébrer.
C’est bien cette non-affiliation à l’Association patriotique qui est à l’origine des entraves apportées à la vie des chrétiens. La triste série continue. Hélas. Ainsi, le 4 avril dernier, ce sont les bâtiments d’une paroisse de Qianyang (province du Shaanxi) qui sont démolis à coups de pelleteuses. Toujours au nom de cette non-affiliation dans un diocèse où personne – du simple fidèle à l’évêque – n’est membre de l’ Association patriotique. Cette fois-ci, c’est contre des lieux tenus par des catholiques que les autorités chinoises se vengent.
Bref, la situation des catholiques de Chine reste délicate et difficile. En fait, c’est la viabilité de l’accord sino-romain du 22 septembre 2018 qui est tout simplement en cause. Au point que Sandro Magister parle de Pékin comme « grand vainqueur de la partie contre Rome ».
Cette immixtion des pouvoirs publics et de leurs organismes dans la vie de l’Église constitue même un sérieux problème doctrinal. Dans sa lettre aux catholiques de Chine du 27 mai 2017, Benoît XVI avait mis en cause « la prétention de certains organismes, voulus par l’État et étrangers à la structure de l’Église, de se placer au-dessus des Évêques eux-mêmes et de guider la vie de la communauté ecclésiale ne correspond pas à la doctrine catholique selon laquelle l’Église est “apostolique”, comme l’a aussi rappelé le Concile Vatican II. » Cette exigence a même été confirmée par son successeur. C’est donc un point non-négociable sur le plan ecclésiologique qui est sapé.
Source: Diakonos.be