Le Conseil économique social et environnemental (CESE) a déclaré le 15 novembre s’être saisit du sujet de la fin de vie. Une annonce qui ne présage rien de bon, au vu des raisons invoquées pour s’emparer du sujet.
Le CESE est une instance française composée de représentants sociaux qui a une fonction consultative et peut se prononcer suite à une saisine gouvernementale ou parlementaire, ou encore suite à une saisine par pétition. Elle peut aussi s’autosaisir sur les réformes qui lui paraissent nécessaires. Sur la fin de vie, le CESE se déclare « à l’écoute des préoccupations de la société », qui parviennent à son oreille par le biais de pétitions citoyennes.
Parmi « plusieurs pétitions d’ampleur significative », le CESE a retenu celle intitulée « Battons-nous pour obtenir une loi sur l’aide active à mourir », et signée par un peu plus de 200 000 personnes. Le Conseil veut se montrer sensible à « la médiatisation de situations individuelles douloureuses ». L’affaire Anne Bert est en effet encore dans les mémoires, mais il est regrettable qu’une telle instance se laisse emporter par l’action militante à l’œuvre derrière ce débat. Loin des appels orchestrés par quelques partisans, d’autres vivent sans tambours ni trompettes une fin de vie qu’ils ne souhaitent pas voir écourter.
La saisine « pourrait » comporter, dans un premier temps, un « état des lieux », au cours duquel le CESE entend évaluer l’ « effectivité » de la loi Claeys-Leonetti, les capacités du système de santé face aux situations de fin de vie, les modalités de recueil de la volonté des patients et encore la situation des pays qui ont légalisé l’euthanasie. Ensuite, le Conseil « pourrait » préconiser l’ouverture à l’aide médicale à mourir. Le parti pris dans le choix de se saisir d’une pétition pro euthanasie empêche cependant de prendre au sérieux le conditionnel utilisé, laissant préjuger des futures conclusions du CESE.
Une telle assemblée, pourtant censée représenter la société, semble bien prompte à céder à un emballement militant plutôt qu’à décider en connaissance de cause.