Carêméditation #39 : La voie royale !

Carêméditation #39 : La voie royale !

Comme promis dans notre édito du mercredi des cendres, chaque jour nous vous partageons à méditer un texte du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine.

Xavier, dans Le Passeur de Dieu, s’étonne que le Christ soit allé jusqu’à donner sa vie sur la Croix, et le père Stanislas lui répond…

– Xavier ! Seul ce qui est extrême et démesuré, et allons-y, fou, prouve l’engagement de la personne dans la cause qu’elle défend. Et c’est pour ne pas assez le croire, que nous nageons tous dans l’apathie, dans le consensuel, dans le médiocre, telles des lames de couteau qui ne coupent pas.”

Là, le moine ferma les yeux et m’apparut envahi d’une tristesse empreinte de dégoût. Puis il ajouta sur un rythme très lent :

“Le Christ, lui, notre frère, s’est emparé de la démesure pour exprimer l’amour et contrebalancer la tiédeur accumulée des hommes de tous les temps, et pour ce faire – et il a bien fait ! (le père serra les dents en prononçant ces derniers mots) – il a choisi le supplice de la croix, à la fois dégradant et écrasant, au sens strict du terme. C’était donc la voie royale, et non seulement il l’a choisie, mais il l’a même embrassée, cette croix, pour mettre à mort le péché de l’homme que Barrès définit comme “la tiédeur, le gris, le manque de fièvre, c’est-à-dire tout ce qui contrarie l’amour”, parole cueillie dans ma jeunesse, jamais oubliée.

Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, in Le Passeur de Dieu, p. 126

George Desvallières (1861-1950). “L’Eglise douloureuse”. Peinture à l’huile sur papier marouflé sur toile. 1926. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais. Dimensions : 255 x 151 cm

Articles liés

Partages