Comme promis dans notre édito du mercredi des cendres, chaque jour nous vous partageons à méditer un texte du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine.
JRC – Et sur le plan religieux, que receviez-vous ?
MMZS – Je dirais volontiers : en premier lieu, l’exemple. La foi traverse le témoignage de la personne. Jusqu’à ma mort, que cela plaise ou non, car aujourd’hui, je le constate amèrement sous le peu de fruits qui se ramassent et le peu de vocations qui germent, on s’imagine que la transmission de la foi repose en grande partie sur la connaissance, et l’on multiplie donc les instances réflexives, les groupes d’échanges, les sessions et autres communications ; on propose aux jeunes de venir réfléchir à la question de la foi. Je pense qu’il y a là une emphase réflexive qui, en faisant appel à l’intellect, ne convient pas à tous, notamment aux petits, aux humbles, aux manuels, et qui de plus laisse froide une grande partie des enfants de Dieu. Si la croissance de la foi dans un cœur suppose la réflexion, la naissance de la foi suppose une expérience de Dieu, ce qui revient à dire, une rencontre avec lui. D’où l’importance de la prière, de la sainte messe bien célébrée, des sacrements conférés avec beaucoup de soin ([…]), mais aussi du témoignage, donné tout d’abord – et cette préséance, je n’y renoncerai pour rien au monde – par le prêtre, car celui-ci est l’image de Dieu dans l’imaginaire des hommes.
Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, in Homme et prêtre, p. 58
Illustration : Don Bosco