Par Comme promis dans notre édito du mercredi des cendres, chaque jour nous vous partageons à méditer un texte du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine.
Et vous, mon enfant, écoutez le vieil homme que je suis devenu à force d’aimer la vie et dont l’existence n’a pas été sans contraintes. Votre chance est d’accomplir comme moi un métier de passeur et tout le monde ne peut pas en dire autant. Eh oui ! Vous, vous passez l’information, vous répandez le réel, du moins je l’espère, comme moi je passe le Christ dans les cœurs et les consciences, comme le chirurgien fait passer d’un homme à un autre un nouveau cœur ou un nouveau rein. Avec nous, les bons parents passent leur temps à faire passer dans les êtres qui leur sont confiés les clefs du parfait petit homme ; les professeurs font passer dans la tête de leurs élèves vérités et notions, comme tous les créateurs, du moins les vrais et les bons, font passer de leur intelligence sensible à la matière le beau qui les possède, sans oublier les artistes, du moins ceux qui sont dignes de ce nom, chanteurs, comédiens, et autres saltimbanques qui, normalement, font passer la Vie avec sa hauteur imbibée d’esthétisme dans les fibres de l’humanité.
Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, in Le Passeur de Dieu, p. 56
