Comme promis dans notre édito du mercredi des cendres, chaque jour nous vous partageons à méditer un texte du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine. Aujourd’hui, un extrait du très bel ouvrage Marie, mon secret – Conversation avec la Vierge, ici sur l’attente en amour.
En vérité, en vérité, je vous le dis, il faut être fou pour ne pas aimer les prémices, ou peut-être malheureux, privé depuis trop longtemps d’amour, pour se jeter sur lui au risque de l’éteindre. Ce temps des fiançailles dont notre époque se moque éperdument, sans doute par dépit, ce qui est fort pardonnable, retrouvera bientôt, je pourrais le jurer, sa place de témoin face à l’amour demain jugé coupable d’homicide volontaire sur-lui-même.
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Il serait si simple et bienheureux d’attendre… non pour honorer une quelconque morale dont les volutes passées, ô combien précises et socialement reçues cachaient mille faiblesses, pour ne pas dire mensonges à l’état pur – mais pour sauver l’amour, tout simplement. Attendre, et voir de tous ses yeux, ce n’est pas interdit, chaque aspect de l’être aimé, de son allure à son esprit, de sa voix, j’y reviens, car elle résonnera jusqu’au bout de la vie, à sa bonté personnelle, qui doit être, je vous en conjure, de même nature que celle de Joseph et de Marie, ce qui revient à dire, démesurée.
Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, in Marie, mon secret, p.58-59