La messe des parlementaires se tenait ce mardi 17 octobre, en la basilique Sainte-Clothilde – à deux pas de l’Assemblée nationale. Elle fut l’occasion pour l’archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois de délivrer des messages aux députés et sénateurs présents, notamment une mise en garde sur la question de la procréation médicalement assistée. Cette homélie aux parlementaires est très probablement la dernière de Mgr André Vingt-Trois. En voici quelques extraits.
Ne pas « dissimuler nos références de croyant »
Sur le dossier brûlant de la PMA
« Dans les mois qui viennent, la révision des lois de bioéthique devrait être l’occasion d’un authentique débat sur les diverses conceptions de l’être humain qui y sont engagées, notamment par les questions concernant la procréation médicalement assistée et ses conséquences prévisibles. Il dépendra des élus que ce débat échappe aux caricatures faciles et se situe au niveau de ses vrais enjeux. Il est particulièrement significatif que dans les opinions émises à ce jour on occulte généralement les droits des enfants, -et notamment celui d’avoir accès à ses origines-. Nous ne pouvons pas fortifier une société réellement démocratique en plaçant les désirs personnels au-dessus de toute réflexion éthique.
Sur la « boulimie » médiatique
« […] L’extension exponentielle des moyens de communication, qu’il s’agisse des réseaux sociaux ou des chaines d’information continue, confronte chacune et chacun des citoyens à une masse d’informations et de commentaires qui dépasse, et de beaucoup, le volume et le rythme réels des événements. Il s’agit d’une véritable boulimie dont l’effet est de solliciter toujours davantage les réactions immédiates et de substituer progressivement ces réactions aux faits eux-mêmes. Dès lors, l’appréciation et le jugement se déplacent de l’action vers la communication. Ne risque-t-on pas d’en arriver à juger toute action publique en termes de communication, comme si les intentions réelles et les objectifs poursuivis étaient secondaires ? Comment éviter d’alimenter ces combats virtuels et faire ressortir les véritables enjeux de l’action politique ?