Brésil : individualisme et effondrement communautaire au coeur des difficultés du catéchisme en Amazonie

Brésil : individualisme et effondrement communautaire au coeur des difficultés du catéchisme en Amazonie

L’une des figures les plus importantes pour l’évangélisation au sein des communautés d’Amazonie est le catéchiste, chargé d’accompagner la vie quotidienne vu le petit nombre de prêtres présents sur le territoire. Ainsi que le souligne pour l’Agence Fides José Valdeci Pereira Gonçalves, catéchiste de la communauté de São Francisco, du Diocèse de São Gabriel da Cachoeira, « être catéchiste veut dire chercher à porter notre peuple à la connaissance de la Parole de Dieu, construire une communauté en aidant les personnes à comprendre comment fonctionne l’Eglise, ce que Dieu veut ».

Il n’est pas facile de garantir ce service. La formation fait souvent défaut et la participation des familles n’est pas très forte. Pour José Valdeci, il est nécessaire de « porter la connaissance de la parole de Dieu de maison en maison, en partant d’un petit passage de la Parole, voir comment nous le vivons au sein de la communauté, comment Dieu veut que nous soyons : plus unis et plus engagés dans l’Eglise ».

L’une de ses préoccupations est l’affirmation de l’individualisme, la perte d’une vision communautaire. « Voici des années en arrière, nous étions beaucoup plus unis. Quand j’étais enfant, si à l’heure du déjeuner quelqu’un avait pêché ou chassé abondamment, tous se réunissaient dans cette maison pour manger ». Ceci est allé en disparaissant, insiste José Valdeci parlant à Fides. « A partir des années 1990, il y a eu une division lorsque l’argent a commencé à arriver, dans la mesure où l’argent est la plus grande illusion du monde, ce qui porte à la séparation de la communauté. Chacun en a peu et pense de ne plus avoir besoin de la communauté ou de l’Eglise. Nous avons cessé de manger ensemble. Lorsque l’on pêche, on ne donne plus à celui qui n’en a pas mais on commence à vendre parce que, de la sorte, on gagne de l’argent. Auparavant, il n’en était pas ainsi ».

« Nous devons travailler avec les jeunes qui font actuellement un chemin de catéchèse afin de récupérer ce qui nous caractérisait auparavant : l’unité, dans la mesure où une communauté unie fait les choses beaucoup plus rapidement » déclare le catéchiste à Fides, continuant à souligner que cela ne concerne pas seulement « la communauté mais aussi la famille. Si nous nous rencontrons pour manger dans le même plat, ceci rendra notre communauté plus unie à l’avenir mais si nous cessons de transmettre cette expérience, les choses iront certainement pire encore. Nous devons travailler pour nous reprendre ce que nous avons déjà abandonné ».

Source : Agence Fides 27/06/2018 – LMM

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