Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, est interrogé dans la Vie sur l’actuel débat sur la bioéthique. Extrait :
L’Église est-elle suffisamment audible sur les sujets de bioéthique ?
Il est possible qu’elle ne le soit pas. Mais elle doit parler. Si nous ne parlons pas, les pierres crieront, dit Jésus. Nous sommes entendus, nous ne sommes pas entendus… On ne pourra pas nous reprocher de n’avoir rien dit.
Le débat voulu par Emmanuel Macron est-il joué d’avance ?
Je n’en sais rien. Si je réponds « oui », cela veut dire que l’on prête des intentions à ce gouvernement et à notre Président. Je ne juge pas des intentions, mais des faits. Même si c’était joué d’avance, cela ne nous empêcherait pas de parler.
Emmanuel Macron se définit comme progressiste. Que pensez-vous de cette référence au progrès ?
Comment définir le progrès ? Est-il technique, humain ? Quand on a trouvé la fission nucléaire, c’était un progrès technique. Mais deux bombes ont fait plus de 200.000 morts au Japon. La technique doit toujours être évaluée par l’éthique. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », écrivait Rabelais. Un marteau est un progrès, mais s’il sert à défoncer le crâne de son voisin, ce n’en est plus un. Un autre exemple : le diagnostic préimplantatoire ou prénatal. Il permet à des bébés d’être opérés in utero ou à la naissance pour leur permettre de vivre. Mais si ce diagnostic sert à détecter une anomalie qui va conduire à une interruption médicale de grossesse, il y a bien une différence éthique…