Lorsque François-Xavier Bellamy a été pressenti comme candidat tête de liste LR aux Européennes, j’ai tout de suite fait part de mon scepticisme, non à l’encontre du candidat, mais bien de sa candidature.
Certes, il y a le double avantage d’avoir mis en avant un nom que le milieu catholique peut (enfin) soutenir d’une part et d’offrir à nos conviction un siège au parlement européen d’autres part. Et, comme je l’ai dit dans une autre tribune, au regard du fonctionnement par lobbys, autant avoir nos propres portes d’entrée.
Pour autant, ce qui devait arriver arriva. Que pas un mammouth du parti ne se précipite pour la place en disait long sur la débâcle annoncée d’un parti de plus en plus inexistant et dont le président n’est pas, loin s’en faut, le plus grand opposant au président Macron. Il restait donc à anticiper la défaite. Bellamy était le moyen le plus judicieux. C’était l’occasion de discréditer l’aile conservatrice, celle qui restait la plus active malgré la déconfiture du parti. La seule portant un discours politique offensif et une véritable alternative à la république dite en marche.
Il ne fallut pas longtemps et dès ce matin Eric Woerth, déclarait « on ne reconstruit pas un parti sur son aile conservatrice ». Vous l’avez entendu, le bouc émissaire tout trouvé, il ne reste plus qu’à parachever son portrait d’épouvantail.
Ainsi, les responsables de la défaite du parti en lambeaux seraient donc les conservateurs qu’ils ont eux-mêmes mis là. Une bonne façon de tirer sur le pianiste et de se débarrasser des relents de Sens commun et autre fillonisme qui selon cette droite de nom plus que de convictions est responsable de leur défaite.
Pour ma part, je pense qu’au contraire, si la droite redevient une droite elle redeviendra une alternative crédible. Alors faut-il repartir du gouffre LR ? Ou faut-il construire à frais nouveau et sans complexe une droite qui ne cherche pas à rassembler de fausses droites, mais à être une droite conservatrice assumée et militante ?