Comment encore mieux soutenir tous les patients atteints d’une maladie chronique ou d’une pathologie lourde, y compris ceux porteurs d’un handicap ou issus de l’immigration? La Fondation Roi Baudouin consacre un montant total de 300.000 euros pour soutenir 14 projets de soins palliatifs orientés sur la pratique et destinés à tous les patients, dans toute leur diversité.
Notre pays est un pionnier dans le développement de soins palliatifs de haute qualité. Ceux-ci sont de plus en plus intégrés dans le traitement visant à prolonger la vie de patients atteints d’une maladie chronique ou engageant le pronostic vital.
Il subsiste néanmoins quelques points d’attention en matière de sensibilisation et même des lacunes dans l’offre. Il y a notamment une demande de soutien pour pouvoir aborder le sujet des soins palliatifs et pour appliquer ceux-ci à des publics spécifiques, comme les jeunes, les personnes d’origine étrangère et les personnes souffrant d’un handicap ou d’un trouble cognitif comme la maladie d’Alzheimer. D’autre part, il y a un besoin croissant de soins dits ‘intermédiaires’: une offre de soins entre le domicile et l’hôpital ou la maison de soins et de repos.
C’est pourquoi la Fondation Roi Baudouin soutient 14 projets qui apportent une réponse à ces nouveaux besoins. Six projets en Wallonie, deux à Bruxelles et cinq en Flandre reçoivent chacun entre 10.000 et 50.000 euros de soutien, ainsi qu’un projet de collaboration entre les trois Fédérations régionales de Soins Palliatifs et Continus. Vous trouverez la liste de ces projets en annexe, avec leurs coordonnées.
Prochainement, la Fondation Roi Baudouin attribuera également un soutien à une institution en Fédération Wallonie-Bruxelles pour mettre en place une Chaire en Soins palliatifs.
Deux exemples marquants de la sélection:
La Cité Sérine prend en charge de (très) jeunes patients palliatifs issus de l’immigration
La Cité Sérine à Schaerbeek est un ‘hôtel de soins’, un lieu qui n’est pas un hôpital mais où des patients atteints d’une pathologie lourde peuvent recevoir le traitement et les soins nécessaires. Une aide-soignante prend en charge les jeunes patients, âgés d’un mois à 32 ans et souvent issus de l’immigration. Elle écoute le patient, ses parents ou d’autres membres de la famille, elle donne des explications sur l’évolution de la maladie, elle coordonne les contacts avec les médecins et d’autres soignants et elle répond aux besoins de communication, de dialogue et de compréhension.
Mais malgré leurs pathologies souvent complexes et leurs problèmes sociaux, les jeunes patients ont aussi besoin de mener une ‘vie normale’ d’enfant, d’adolescent ou de jeune adulte. L’aide-soignante est donc aussi attentive à leur intégration dans l’école, la vie familiale et les activités de détente.
MOPA vzw (Moslims en Palliatieve Ondersteuning) développe un Centre de connaissance
En se basant sur la pratique, l’asbl MOPA, dont le siège central est situé à Anvers-Deurne, a acquis ces 12 dernières années une large expertise dans l’accompagnement de patients musulmans en soins palliatifs. Elle propose un soutien psychosocial et spirituel qui tient compte de la culture et du cadre de référence de patients issus de l’immigration. Cette approche permet de réduire les frustrations et les malentendus avec la famille, de faciliter les communications de mauvaises nouvelles et en fin de compte de lutter plus efficacement contre la douleur.
De précédentes recherches ont montré que les musulmans de Flandre ont peu recours aux soins palliatifs. C’est pourquoi MOPA cherche à mieux les orienter dans l’offre existante de ces soins. Pour répondre aux demandes de plus en plus fréquentes d’institutions de soins qui souhaitent bénéficier de son expertise, MOPA développe un module éducatif sur le vécu de la maladie, les rituels entourant la mort, les soins sensibles à la culture…
Source: Fondation du Roi Baudouin