Ce dimanche 9 septembre était un jour important pour les fidèles de la collégiale de Ciney: ils retrouvaient leur église pour le culte. Après huit années de fermeture et plus de deux ans de travaux. Mgr Vancottem présidait cette cérémonie bien particulière.
Le culte n’était plus célébré dans la collégiale de Ciney suite à la violente tempête du 14 juillet 2010 qui avait décapité le clocher avant de le faire tomber dans la nef centrale. De longues démarches administratives et 730 jours ouvrables de travaux auront été nécessaires pour remettre en état l’édifice. Dimanche, les cloches ont enfin pu remplir leur rôle: appeler les fidèles, leur rappeler leur rendez-vous dominical avec le Seigneur. « J’ai eu les larmes aux yeux et des frissons quand j’ai entendu les cloches sonner », raconte l’abbé Pierre Renard, doyen de Ciney. « Qu’est-ce qu’elle est belle! » s’est exclamé de son côté Mgr Vancottem, le premier pied posé dans la collégiale. « Elle est lumineuse », ajoute-t-il encore, séduit. Le président de la Fabrique d’église de Ciney, Bernard Fondaire, comme le bourgmestre de la capitale du Condroz, Jean-Marie Cheffert inviteront les uns et les autres à plonger dans leur mémoire, dans leurs souvenirs. Souvenir de ce 14 juillet 2010 où un orage violent accompagné de vents qui l’étaient encore plus a tout ravagé sur son passage. Il y a eu des arbres arrachés, des toitures envolées… La collégiale a aussi été touchée. Son emblématique clocher s’écroulait dans la nef centrale. A l’intérieur, tout était écrasé, recouvert de gravats. Débutait un véritable chemin de croix!
Les démarches administratives ont été longues et pénibles: la rénovation d’un lieu classé ne se fait pas sur un simple claquement de doigts. Les deux dernières années ont été consacrées aux travaux confiés, après appels d’offres, à des entreprises wallonnes dont plusieurs de Ciney. En mai 2017, le clocher était remis en place.
Ce dimanche 9 septembre, c’est dans une collégiale comble que Mgr Vancottem a célébré. Des fidèles qui découvraient les lieux pour la première fois. A l’intérieur, la couleur blanche a été privilégiée du sol au plafond. Plafond qui attire les regards. Il remplace l’ancien voûté. Le refaire à l’identique aurait été trop onéreux, alors c’est un plafond plat qui a été privilégié. Plat mais rainuré ce qui donne, grâce à un effet de trompe-l’œil très réussi, une allure voûtée.
Une table pas comme les autres
Les fidèles rassemblés dans la collégiale ne savaient plus où donner des yeux! D’autant que la célébration a été riche en gestes posés. Mgr Vancottem a procédé à la bénédiction de l’eau avant d’en asperger les murs, les colonnes mais aussi les « pierres vivantes ». L’Eglise, c’est un tout.
L’autel n’avait pas été endommagé lors de l’écroulement du plafond de la nef centrale. Il était resté en place durant tout le chantier. Le clergé a néanmoins décidé de le consacrer à nouveau. Au début de la messe, c’est un autel dépouillé que chacun avait sous les yeux. L’évêque, dans son homélie: « L’autel est une table réservée au sacrifice de la croix, sacrifice du Christ qui se perpétue d’eucharistie en eucharistie « jusqu’à ce qu’IL revienne ».
Mgr Vancottem a d’abord placé dans l’autel des reliques de sainte Thérèse, mais aussi de saint Jean de la Croix. Un rappel du temps où on célébrait la messe sur le tombeau des martyrs. Pour souligner le caractère divin de l’autel, il a été encensé avant d’être recouvert, par l’évêque, de saint Chrême. Avant que les fleurs et les bougies ne soient posées dessus, deux femmes ont essuyé la pierre d’autel qui a été recouverte d’un drap blanc, comme le linceul retrouvé le matin de Pâques dans un tombeau vide.
La messe pouvait alors commencer.
Christine BOLINNE
Source : cathobel.be