Congrégation de l’Ange Gardien: la béatification de son fondateur est une fête pour toute l’Eglise
Ce samedi 22 avril, à Oviedo en Espagne, a lieu la béatification du père Louis-Antoine Ormières, fondateur de la congrégation de l’Ange Gardien, en présence du cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour la cause des saints.
Le 8 juillet 2016, la guérison miraculeuse d’une des sœurs de l’Ange Gardien était reconnue par Rome et ouvrait donc la voie à la béatification du père Louis-Antoine Ormières. La nouvelle a bien sûr été accueillie avec une très grande joie par la congrégation qu’il a fondée en 1839 et qui est aujourd’hui présente dans 15 pays à travers le monde. A la Maison-Mère de la congrégation située à Montauban, on se réjouit aussi et sœur Marie du Carmel n’hésite pas à dire que cet évènement ne concerne pas que la famille de l’Ange Gardien : « La béatification de notre fondateur est une merveilleuse nouvelle pour nous, religieuses et laïcs associés. Mais je pense sincèrement que c’est aussi une fête pour toute l’Eglise car tout fondateur est un don de Dieu. J’emprunte les mots d’un grand théologien jésuite espagnol, le père Jérôme Nadal, qui déclarait : « Lorsque Dieu, notre Seigneur, désire aider son Eglise, voici le moyen, qu’il emploie : il suscite un homme à qui il concède une grâce et une force spéciale pour le servir d’une façon particulière ». Le père Louis Ormières a senti très jeune l’appel de Dieu, d’abord à devenir prêtre puis à permettre aux enfants des campagnes d’être scolarisés et à donner un accès aux soins aux malades qui n’en avaient pas les moyens. Ce projet lui tenait énormément à cœur et le Seigneur lui a donné la force et les ressources pour le mener à bien. » Rien, en effet, ne prédisposait ce jeune prêtre audois à devenir fondateur d’une congrégation. Ordonné à 24 ans, il est attentif aux défavorisés et aux plus pauvres, en particulier les enfants. Désireux de les instruire, il se sent très vite dépassé par cette tâche immense. Il va chercher du soutien auprès des sœurs de l’Instruction chrétienne, à Saint-Gildas des Bois, en Loire-Atlantique. Après bien des difficultés, trois sœurs partent dans l’Aude avec le père Ormières, accompagnées par leur fondateur, le père Deshayes. Ils arrivent le 3 décembre 1839 à Quillan, une date importante, comme l’explique sœur Marie du Carmel : « L’Ange Gardien est devenue officiellement une congrégation reconnue par Rome et séparée des sœurs de Saint-Gildas le 11 décembre 1852. Mais nous considérons déjà ce 3 décembre 1839 comme le jour de notre fondation avec l’arrivée de ces sœurs et particulièrement de mère Marie-Pascale, qui sera fondatrice avec le père Ormières de notre congrégation. A partir de ce jour, des postulantes sont arrivées, une école a été fondée à Quillan et la congrégation a grandi, a essaimé comme le souhaitait le père Ormières. »
Des anges visibles pour le monde
En effet, le rêve du prêtre de Quillan est de porter ce même projet dans d’autres contrées, en particulier l’Afrique. Mais une première expédition vers le Dahomey, actuel Bénin, échoue et se termine non loin de Cadix. C’est ainsi que la congrégation prendra ses racines et connaitra un grand essor en Espagne. Sœur Marie du Carmel voit la main de Dieu dans ces évènements : « Quand on relit l’histoire, on est frappé de discerner l’action de Dieu. Des échecs, des difficultés, naissent de magnifiques réalisations. C’est ainsi qu’il nous faut relire la vie et l’œuvre de nos fondateurs. Notre congrégation, née du projet d’un modeste prêtre de prendre soin des plus petits, a essaimé à travers le monde, comme il en rêvait. « L’Ange Gardien ira-t-il dans d’autres pays ? », s’interrogeait le père Ormières, exprimant ainsi son vœu le plus cher. C’est pourquoi, avec mère Saint-Pascal, ils ont donné ce nom à la congrégation qu’ils ont fondée ensemble. Leur unique but était de former des disciples du Christ et c’est toujours vrai en 2017. Nos fondateurs sont vivants, ils sont nos guides pour aujourd’hui. La béatification du père Ormières reconnaît sa sainteté, son action au service des petits. Il continue à nous accompagner en nous orientant sur un chemin de foi, d’humilité, de simplicité et d’espérance. Avec le soutien de notre fondateur, notre présence doit apporter de la spiritualité et de l’humanité à ce monde qui en a tant besoin. Les moyens modernes de communication nous aident à être proches, des « anges visibles » qui volent pour construire la paix et annoncer la Bonne Nouvelle. »
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