Le mercredi des cendres tire ses origines des tous premiers siècles. Déjà, le peuple hébreu appliquait une ancienne pratique pénitentielle, dont on trouve plusieurs références dans l’Ancien Testament, et notamment dès l’épisode de la création de l’Homme : “Le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol” (Gen, 2, 7). De même, dans le livre de Daniel : “Et je tournai ma face vers le Seigneur Dieu, me disposant à la prière et à la supplication par le jeûne, et avec le sac et la cendre” (Da, 9, 3).
Le mercredi des cendres à travers les âges
Depuis l’Antiquité, les cendres sont un symbole de pénitence et de purification. Au IVe siècle, certaines églises appliquent ce rite afin de marquer le début d’un chemin de pénitence pour les fidèles coupables de péchés graves. Recouverts de cendres, ceux-ci sont excommuniés temporairement de l’Eglise, comme Adam et Eve ont été chassés du Paradis après avoir mangé le fruit défendu. Revêtus d’un cilice, ils doivent observer un temps de pénitence, avant de recevoir l’absolution lors du Jeudi-Saint. Ainsi, ils s’abstiennent de viande, d’alcool, de bain, ne peuvent se faire couper les cheveux, se raser et gérer leurs affaires. Le plus souvent, ils se retirent dans une abbaye. Le premier concile de Nicée préconise un jeûne de quarante jours pour préparer l’âme des chrétiens à la Résurrection du Christ.
En l’an 591, le pape Grégoire Ier fixe le début du Carême au mercredi précédant le premier dimanche de la saison pascale, quarante-six jours avant Pâques. Il institue la coutume des cendres : à la première messe du Carême sont alors consacrées les cendres des rameaux de l’année précédente, et celles-ci sont tracées sur le front des fidèles. Les fidèles sont ainsi appelés à la conversion par la prière et le jeûne. La nourriture mise de côté est redistribuée aux pauvres.
La toute première prière récitée pour la bénédiction des cendres date du XIe siècle. C’est à cette époque que le Vatican étend la coutume à tous les fidèles. Les cendres sont alors imposées sur la tête des hommes et en forme de croix sur le front des femmes.