Au Cambodge, le ministère de la Santé, début novembre avait décidé d’interdire le recours aux mères porteuses, la GPA commerciale se développant de plus en plus dans le pays depuis son interdiction en Thaïlande et en Inde. Le Cambodge offrait jusqu’ici des prix très bas par rapport aux Etats-Unis. En l’absence de régulation, les cliniques acceptaient les partenaires homosexuels comme les célibataires. Le ministère de la Santé cambodgien avait donc envoyé une note aux cliniques proposant des services de GPA, dans laquelle il précise : « La gestation pour autrui est absolument interdite », ajoutant que le gouvernement, inquiet des dérives, « travaille à une loi qui permettra de protéger les femmes et les enfants pour éviter qu’ils ne deviennent l’objet de trafic ».
Au cours du mois de novembre, la police de Phnom Penh a arrêté trois personnes pour leur implication dans un trafic de mères porteuses cambodgiennes, alors que le cadre juridique autour de la GPA reste incertain au Cambodge. C’était une ressortissante australienne, fondatrice de l’agence Fertility Solutions PGD, ainsi que deux ressortissants cambodgiens qui travaillaient avec elle qui ont été arrêtés. L’agence australienne aurait recruté 23 femmes à des fins de gestation pour autrui à Phnom Penh et dans les provinces du Kandal. Dix-huit d’entre elles sont actuellement enceintes et cinq bébés ont quitté le Cambodge avec leurs parents d’intention.
Nous apprenons cependant que le Cambodge a offert une amnistie aux Australiens qui ont payé pour une GPA. Ils pourront récupérer leurs bébés sans craindre d’être arrêté. L’amnistie a toutefois été accordée aux 18 grossesses en cours, mais ne devraient pas s’étendre à d’autres incidents analogues.
Madame Chou, secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur, a demandé au gouvernement australien, rencontré jeudi dernier, de veiller à ce que les mères porteuses reçoivent les sommes promises.
Nous restons dans l’attente d’un éclaircissement du cadre juridique qui entoure la GPA au Cambodge, étant donné que la secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur a expliqué que les récentes mesures ont été prises afin de dénoncer l’utilisation de la GPA commerciale en vue de collecte d’organes, d’abus sexuel sur enfants et de négligence des parents étrangers.