« Nous nous trouvons à un moment de l’histoire de notre nation au cours duquel les personnes, au travers de leur détermination, ont commencé à changer de direction au pays » a déclaré le Président d’Afrique du Sud nouvellement élu, Cyril Ramaphosa, dans son discours sur l’Etat de l’Union prononcé devant le Parlement.
C’est la première fois depuis 1994 qu’un Président a considéré nécessaire de parler de « changer de direction au pays ». Les précédents discours sur l’Etat de l’Union nous ont toujours assuré que nous allions dans la bonne direction, même si peut-être pas assez rapidement et non sans obstacles et oppositions. Parler de « changer de direction » signifie concéder plutôt explicitement qu’en effet, nous nous dirigions vers des écueils » commente le Bureau de liaison parlementaire de la SACBC (Southern African Catholic Bishops’ Conference).
La nomination de Cyril Ramaphosa poste du démissionnaire Jacob Zuma suscite actuellement de grands espoirs en Afrique du Sud, après que la précédente présidence ait été caractérisée par les scandales, le népotisme, la corruption et une grave crise économique. Selon le Bureau de liaison parlementaire de la SACBC, il est important que Cyril Ramaphosa ait reconnu que le tournant a été pris par le peuple et non par les dirigeants politiques. « Ce qui compte est la résilience de notre peuple, exprimée en des milliers de manières, allant des manifestations aux émissions radiodiffusées, du journalisme d’enquête aux plaintes devant la justice, jusqu’au changements électoraux » affirme l’organisme.
« Nous avons particulièrement apprécié l’emphase mise par le Président sur l’unité nationale, la nécessité d’une gestion éthique et sur l’égalité totale de tous les citoyens » affirment les Evêques dans une déclaration portant la signature de S.Exc. Mgr William Slattery, Archevêque de Pretoria et porte-parole de la SACBC, qui note que « l’intention de réduire la pauvreté et le chômage des jeunes, d’améliorer l’accès à l’instruction des enfants pauvres et l’effort visant à renforcer l’emploi sera certainement porteur d’espoir pour tous les sud-africains ».
« L’élaboration d’un plan national généreux et éclairé constitue seulement une première étape – avertit Mgr Slattery. Maintenant, nous regardons tous à son application. Cependant, nous avons au moins un point de repère par rapport auquel nous pouvons faire une évaluation de nos progrès nationaux. Le premier pas visant à réaliser nos espoirs deviendra visible avec la nomination des Ministres du gouvernement et au travers du discours sur le budget de vendredi prochain. Espérons que pourra être financée l’instruction supérieure gratuite en première année ».
« Nous accueillons favorablement le discours sur l’Etat de l’Union et pourtant beaucoup dépendra de l’unité de familles stables qui sont à la base de toute la société. Si nous ne pouvons avoir confiance à l’intérieur de nos familles, où pourrons-nous la trouver ? » conclut l’Archevêque de Pretoria.