« Les nombreux morts enregistrés en Côte d’Ivoire ces jours-ci à cause des inondations dues aux fortes pluies invite une fois de plus à se pencher sur la question de la crise écologique et de son impact très négatif sur nos peuples africains » déclare à Fides le Père Donald Zagore, théologien et membre de la Société des Missions africaines.
« Aujourd’hui, de la sécheresse aux saisons pluvieuses, aucune saison ne laisse nos peuples africains sans conséquences graves et négatives » continue le prêtre, en commentant l’actuel alerte lancée par le Président ivoirien, Alassane Ouattara, à propos des inondations qui ont frappé le sud du pays, provoquant la mort d’au moins 20 personnes.
Alassane Ouattara a en effet invité les ivoiriens à suivre les lignes directrices de précaution, avertissant que les zones habitées situées dans les zones à risque et dans les environs des structures de drainage de l’eau devaient être évacuées. La ville d’Abidjan a été la plus touchée par les inondations qui ont fait suite aux fortes pluies tombées dans la nuit du 18 au 19 juin. De nouvelles précipitations sont prévues dans le pays pour la fin de cette semaine.
« Dans son univers cosmologique, l’homme africain a toujours vécu en véritable harmonie, en parfaite symbiose avec la nature. L’africain, c’est l’homme de la nature. L’homme africain tire de la nature les éléments fondamentaux et nécessaires pour sa subsistance que ce soit en termes de nourritures et de santé » ajoute le missionnaire. « C’est dramatique de voire combien de fois la nature qui hier était l’amie de l’africain lui est devenue aujourd’hui hostile. De son statut de source de vie, la nature est devenue source de mort. Le défi est capital pour l’homme africain. Il faut travailler ardûment à rétablir ce lien presque ontologique qui lie l’homme africain à la nature. Cela passe fondamentalement par un éveil écologique des consciences qui va véritablement conduire les uns et les autres à adopter des comportements radicalement écologiques sans quoi nous continuerons à pleurer nos morts. Des comportements écologiques qui s’inscrivent dans une prise de conscience véritable sur le fait que nos actions sur l’environnement affectent à la fois nos cadres de vie et nos propres personnes. C’est pourquoi, on le dira toujours haut et fort que nos actions politiques, économiques, technologiques doivent être basées sur des valeurs morales saines, dépourvues de tout facteur de corruption et de course acharnée au matérialisme. Ces actions doivent être inspirées par les notions de vérité, de justice, de bien commun et de respect pour la dignité de l’environnement et de la personne humaine en vue du bien de tous » conclut le Père Zagore.
Source : Agence Fides 21/06/2018 DZ/AP