La campagne de prévention du sida menée à grands frais par le gouvernement s’est doublée d’une polémique qui a totalement déplacé la question et probablement atteint son but officieux sinon l’objet officiel de la campagne.
Nous savons que la sexualité libérée de ces dernières décennies a ouvert une ère de volatilité sexuelle et de pratiques pour le moins originales que le Kamasutra n’aurait pas lui-même imaginé. L’échange de partenaires, la pratique du jetable ont fait de l’amour un succédané kleenex au point que “faire l’amour” c’est “coucher”. A amalgamer tous les mots on ne se rend plus compte que faire l’amour et aimer sont pourtant un seul et même mot. Ainsi on transforme ce qui devrait être l’apothéose de l’amour conjugal en une forme de masturbation à deux. Et pour cela point n’est besoin d’être homosexuel.
Alors pourquoi avoir concentré cette campagne sur les seuls rapports sexuels entre partenaires du même sexe. On peut y voir une volonté de promouvoir, ou pour le moins “d’accoutumer” l’inconscient collectif à la pratique homosexuelle. Et probablement, à la vue de la seconde campagne en cours, il y a de cela. Mais ceci répond également à une vérité non dite, cette sexualité kleenex qui touche homosexuels comme hétérosexuels et autres pose dans le milieu dit homosexuel un vrai problème, ces derniers étant à nouveau très réticents à l’usage du préservatif qui ne procurerait pas “le même plaisir”. Ceci nous renvoyant du reste au principe de l’amour kleenex.
Cette campagne est donc bien ciblée tant du point de vue idéologique que du point de vue de la population à risque. Ce qui n’est guère aimable de la part du gouvernement qui stigmatise là cette population. Mais comme le disait le maire du Chesnay, il eut été possible de dire la même chose de façon plus pudique. Car il est peu probable que cette campagne qui vante la pratique kleenex et promeut la relation de type homosexuel, ait atteint son but préventif. En revanche il a semé la discorde à nouveau dans l’opinion. Le président de l’apaisement n’aura finalement fait que jeter de l’huile sur le feu durant 5 ans.
Alors face à cela le maire de Béziers a lancé une autre campagne de prévention : la fidélité.
Une campagne intéressante à plus d’un point. D’abord, entrant dans la polémique elle ne présente que des couples hétérosexuels. Cela a au moins le mérite de ne pas stigmatiser une part de la population. Portant les réactions tweeter montrent que la population homosexuelle s’est sentie à son tour offensée parce qu’exclue de cette campagne. Notons que les hétérosexuels ne s’étaient pas sentis offensés de ne pas être sur les premières affiches.
Ensuite ces affiches prennent le problème plus largement que par le biais de la prévention des risques du sida qu’elle ne mentionne pas. Il s’agit de préserver le rempart des remparts contre le sida, la fidélité conjugale. Et le titre est évocateur : l’amour ça se protège.
Voilà bien une idée saugrenue sortie tout droit d’outre tombe : l’amour ça se protège, ça se construit et parfois même ça s’endure. Sur fond de polémique genrée, de quolibets lgbtistes et de réelles préoccupations de santé, la campagne menée à Béziers rappelle une évidence qui est à l’opposé même de la société kleenex.
D’un côté l’amour est une exigence à construire quotidiennement et qu’il faut protéger, particulièrement dans notre monde libertaire. De l’autre la jouissance personnelle et passagère qui loin d’aimer utilise l’autre, que ce soit de façon homo ou hétérosexuelle.
Deux conceptions de la vie, de l’autre et de l’amour s’opposent sur ces affiches et il n’est pas étonnant que les tweets se déchaînent avec passion puisque l’enjeu n’est rien moins que de transformer un cercle de vices égoïstes en une cycle vertueux altruiste. Car on l’oublie mais l’amour ce n’est pas “moi je” mais “nous nous”.
Tiens ça me rappelle un vieux truc ringard que les médias reprochent aux papes !