Le projet de loi bioéthique a été adopté le mardi dernier à l’Assemblée nationale. Il ouvre la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes.
Voici le communiqué de la Manif pour tous publié à l’issue de l’adoption de ce texte:
Projet de loi bioéthique : hollandisation ou dialogue ?
L’exécutif doit choisir.
Après le vote en 1ère lecture à l’Assemblée nationale, la mobilisation contre la PMA sans père et la GPA prend de l’ampleur : lancement de piquets de mobilisation le week-end du 30 novembre et 1er décembre partout en France avant une nouvelle manifestation nationale le dimanche 19 janvier à Paris.
La Manif Pour Tous appelle à amplifier le mouvement après le succès de la première manifestation. Elle s’associe à la suite de la mobilisation sous le label « Marchons Enfants ! ». Au programme : lancement de piquets de mobilisation dans les prochaines semaines et nouvelle manifestation nationale à Paris en janvier.
Rien n’est joué
Le vote du texte en 1ère lecture n’est que le début du processus législatif. De nombreux projets de loi ont été retirés ou reportés sine die : projet de loi Savary, projet de loi Bertinotti, et plus récemment le projet de loi de la réforme constitutionnelle. Lorsque la voix des Français se fait suffisamment entendre, il arrive que les gouvernements finissent par écouter. C’est le cas sur le projet de loi bioéthique. En effet, tous les sondages qui prennent en considération l’intérêt de l’enfant et non le désir des adultes montrent que plus de 8 Français sur 10 estiment que les enfants nés par PMA ont le droit d’avoir un père et une mère (Ifop).
Silence embarrassé de l’exécutif
Pour l’heure, le gouvernement et le Président de la République sont aux abonnés absents et se murent dans un silence qui traduit une gêne et un embarras difficile à masquer. Ni le Premier Ministre, ni les ministres en charge du dossier n’ont défendu le texte dans les médias ni réagi après la manifestation du 6 octobre dont tout le monde reconnaît qu’elle était non seulement massive mais la plus importante depuis le début du quinquennat.
Pas de consensus, condition préalable fixée par Emmanuel Macron
La Manif Pour Tous s’est associée aux autres associations pour demander un rendez-vous à Emmanuel Macron. Ce dernier avait déclaré lors d’un séminaire de rentrée de la majorité que le projet de loi bioéthique était « la loi de tous les dangers ». Cela s’explique sans doute en partie par le fait que la PMA sans père ne figurait pas dans le programme officiel distribué par Emmanuel Macron lors de la campagne de 2017. Candidat, Emmanuel Macron s’était prononcé à titre personnel favorable à la PMA sans père mais avait aussi mis comme condition préalable l’existence d’un large consensus. De l’aveu même du président du CCNE (Comité Consultatif National d’Ethique), le Pr. Delfraissy, ce n’est pas le cas. Il est donc encore temps pour le Président de la République de tenir parole.
Mouvement de fond, pacifique et déterminé
Avec le succès populaire du lancement de la mobilisation contre la PMA sans père et la GPA, c’est un mouvement de fond, pacifique et familial qui est aujourd’hui déterminé à stopper un engrenage vers la marchandisation de l’Humain. Il en va de notre avenir et de la société que nous laisserons à nos enfants.
Montée en puissance : tous à Paris le 19 janvier
Lors d’une conférence de presse ce jour, les associations ont confirmé les prochaines étapes de la mobilisation. C’est d’abord au niveau local que le mouvement est appelé à se développer avec le lancement de piquets de mobilisation dès le 30 novembre. Cette phase de mobilisation permettra la montée en puissance dans les prochaines semaines jusqu’à la manifestation nationale à Paris le dimanche 19 janvier pour demander le retrait du texte. Conformément à ce qui a été annoncé, ce n’est donc que le début d’un mouvement social qui est appelé à s’inscrire dans la durée et à se renforcer partout en France, au fur et à mesure du calendrier législatif et en fonction de l’attitude du gouvernement : déni, mensonge, mépris et insulte ou ouverture, dialogue et prise en compte des arguments partagés par la société civile : associations, professionnels de la santé (médecins, psychiatres, psychanalystes…), scientifiques, juristes, philosophes, professionnels de l’enfance… Les associations sont prêtes à se mobiliser dans la durée. Le projet de loi n’en est qu’au début d’un long parcours. Le gouvernement vise en effet une adoption d’ici l’été prochain, soit après les élections municipales.