Par son action, Raoul Follereau (1903-1977) a permis de soigner et de transformer la vie de millions de lépreux dans le monde entier. Son énergie prenait sa source dans une spiritualité profonde qui s’exprima à travers la composition de poèmes, de messages, de lettres, d’ouvrages et dans un « Petit livre d’amour » traduit en plusieurs dizaines de langues et diffusé à plus de douze millions d’exemplaires.
“Si le Christ demain frappe à votre porte, Le reconnaîtrez-vous ?”
Raoul Follereau n’a jamais caché sa profonde foi chrétienne. « Aimer, agir », « La seule vérité, c’est de s’aimer » furent les devises de Raoul Follereau qui créa un « Ordre de la Charité » afin « que chacun devienne un maillon vivant et rayonnant d’une immense chaîne d’amour qui liera tendrement le monde » et par laquelle le solitaire lui-même peut se sentir solidaire. Raoul Follereau était conscient des difficultés du combat spirituel. S’il mettait en garde contre la fascination de l’argent, les techniques divinisées, ou les « voyous de l’intelligence», il trouvait dans la contemplation des beautés de l’art et de la culture des motifs d’espérance, et surtout il puisait beaucoup d’énergie dans le mystère de la communion des saints, à travers un sentiment de proximité avec les aînés dans la foi, comme les saints du passé, ou avec les contemporains anonymes au dévouement et à la générosité cachés.
Par ailleurs Raoul Follereau et son épouse Madeleine ont vécu, sur le plan conjugal, durant leurs 52 ans de mariage, un authentique parcours spirituel. Ne pas pouvoir donner naissance à des enfants fut pour eux une épreuve crucifiante qu’ils dépassèrent en s’unissant davantage encore pour mieux se mettre au service des lépreux et des souffrants du monde entier.
Prière de Raoul Follereau
« Seigneur, apprenez-nous à ne plus aimer nous-mêmes, à ne plus nous contenter d’aimer les nôtres. Apprenez-nous à ne penser qu’aux autres et d’abord à aimer ceux qui ne sont pas aimés. Faites-nous mal avec la souffrance des autres. Seigneur, donnez-nous la grâce de réaliser qu’à chaque minute de notre vie, de notre vie heureuse et par Vous protégée, il y a des millions d’êtres humains, nos fils, nos frères, qui meurent de faim, qui meurent de froid, et qui n’ont pas mérité de mourir de froid. Seigneur, ayez pitié de tous les pauvres du monde, pardonnez-nous de les avoir trop longtemps, par peur honteuse, abandonnés. Seigneur, ne permettez plus que nous soyons heureux tout seuls, donnez-nous l’angoisse de la misère universelle et délivrez-nous de nous-mêmes si telle est Votre volonté. Ainsi-soit-il. »