En un certain sens, on peut dire que Nunzio Sulprizio ne manque pas les grands rendez-vous de l’Église : après avoir été béatifié en plein Concile Vatican II, le 1erdécembre 1963, le jeune Italien sera canonisé à mi-parcours du Synode des évêques sur «la foi, les jeunes et le discernement des vocations». Autre élément insolite, il deviendra saint en même temps que le bienheureux Paul VI… celui-là même qui avait procédé à sa béatification. Le cas s’était déjà produit en 2014, lors de la canonisation des bienheureux Jean XXIII et Jean-Paul II.
Avec Nunzio Sulprizio, garder la foi et l’espérance malgré la douleur
Nunzio Sulprizio prouve que «la jeunesse ne doit pas être considérée comme l’âge des passions désordonnées, des inévitables chutes, des crises invincibles, des pessimismes décadents, des égoïsmes qui s’affichent», avait estimé le pape Paul VI dans son homélie lors de la béatification du jeune Italien. Mais au contraire, elle est une période «de grands idéaux, de généreux héroïsme, d’exigences», avait-il déclaré ce 1er décembre 1963. Des propos qui résonnent encore en cette période de synode sur les jeunes.
A la suite de Nunzio, le bienheureux Paul VI invitait les jeunes à «régénérer en eux-mêmes le monde» dans lequel ils étaient appelés à vivre : «Il vous appartient à vous les premiers de vous consacrer au salut d’une société qui a précisément besoin d’âmes fortes et intrépides». Nunzio enseigne encore «que le sacrifice, la croix soient notre salut et celui du monde». Les jeunes comprennent, selon le bienheureux Paul VI, cette «suprême vocation».
La vie du petit Nunzio est marquée par une grande souffrance, tant physique que morale, mais aussi par une véritable résilience. Né le 13 avril 1817 à Pescosansonesco (Italie) , Nunzio perd sa mère à 6 ans, après avoir perdu son père trois ans auparavant. Cet orphelin est d’abord confié aux bons soins de sa grand-mère, qui lui apprend à chercher Jésus présent dans l’Eucharistie et à invoquer la Vierge Marie. Mais la pieuse femme meurt en 1826 et c’est un oncle, violent et grossier, qui prend alors en charge Nunzio. Immédiatement, l’enfant est retiré de l’école pour travailler dans des conditions difficiles. Maltraité par son oncle, Nunzio se blesse à la jambe. Et jusqu’à son dernier souffle, il en conservera un handicap.
Heureusement, Nunzio est adopté par un homme très croyant, Gaetano Errico, qui prend soin de lui et lui transmet une foi vive. Mais jugée incurable par les médecins, la santé du malheureux se dégrade. Il finit par rendre l’âme le 5 mai 1836, à l’Hôpital des Incurables de Naples, en confiant à son confesseur venu lui administrer les derniers sacrements: «Soyez heureux, depuis le Ciel je vous assisterai toujours».
Avec Francesco Spinelli, se plonger dans le mystère de l’Eucharistie
Francesco Spinelli est né à Milan le 14 avril 1853. Une fois ses études terminées, il reçoit l’ordination sacerdotale en 1875. À Rome, une inspiration l’incite à fonder une communauté de jeunes femmes qui consacreraient leur vie au Seigneur présent dans l’Eucharistie. Après une rencontre avec sainte Catherine Comensoli, le père Spinelli donne ainsi naissance à l’Institut des Sœurs Adoratrices du Saint Sacrement. Il exerce alors son rôle de fondateur et de supérieur jusqu’à la fin de sa vie, le 6 février 1913. Le pape Jean-Paul II le déclare bienheureux en 1992.
Avec Vincenzo Romano, déployer sa générosité pour surmonter l’épreuve
Vincenzo Romano est né à Torre del Greco, ville italienne située près de Naples, le 3 juin 1751. Il est ordonné prêtre en 1775. Il exerce alors son ministère dans son pays natal, où il accorde immédiatement une attention toute particulière aux plus démunis et s’engage pour l’éducation des enfants et des jeunes. Le 15 juin 1794, une catastrophe frappe Torre del Greco : la ville est presque totalement détruite par une violente éruption du Vésuve. Le père Romano devient pour la communauté l’artisan de sa reconstruction matérielle, mais aussi et surtout religieuse et morale. Il meurt le 20 décembre 1831. En 1963, le pape Paul VI procède à sa béatification.
Avec Maria Katharina Kasper, mettre ses forces au service de ceux qui en manquent
Maria Katharina Kasper nait le 26 mai 1820 à Dernbach, en Allemagne. La solide jeune fille, au tempérament extraverti, passe son adolescence à travailler dans des champs, notamment en cassant des pierres pour la construction de routes. C’est dans ce contexte rude qu’elle a l’intuition de fonder un Institut de sœurs au service des classes sociales les plus humbles. Ainsi, en 1848 ouvre la maison des «Pauvres servantes de Jésus Christ», où sont accueillis les pauvres des alentours. La Congrégation s’étend rapidement, jusqu’à franchir les frontières allemandes pour s’établir en Europe, en Amérique, puis en Inde. Victime d’un infarctus, Maria Katharina Kasper s’éteint le 2 février 1898. Elle est proclamée bienheureuse par Paul VI 80 ans plus tard, en 1978.
Avec Nazaria Ignacia March Mesa, choisir une charité intrépide par amour de l’Église
Nazaria Ignacia March Mesa, en religion sœur Nazaria de Santa Teresa de Jesús, est née à Madrid le 10 janvier 1889. Sa famille déménage peu après au Mexique. C’est là que la jeune Nazaria Ignacia rencontre les Sœurs des personnes âgées abandonnées ; elle rejoint en 1908 cet institut religieux. Après avoir prononcé ses premiers vœux en 1911, la religieuse est envoyée en Bolivie. Face à une situation sociale toujours plus problématique, sœur Nazaria se décide à fonder la Congrégation des Sœurs Missionnaires Croisées de l’Église, au service des pauvres et de la promotion de la femme. Sa vie n’est pas épargnée de graves dangers, rencontrés en Bolivie et en Espagne lors de la guerre civile (1936-1939). En 1942, sœur Nazaria rejoint Buenos Aires depuis l’Espagne. Mais sa santé se dégrade et c’est en Argentine qu’elle meurt le 6 juillet 1943. Nazaria Ignacia est béatifiée en 1992 par le pape Jean-Paul II.
Source : Vatican News