I. Historique des grands textes pontificaux
sur saint Thomas d’Aquin
XIIIe SIÈCLE
Le pape Alexandre IV ouvre cette série. Dans un bref à Emeric, chancelier de l’Eglise de Paris, il écrit: « Bien vive a été notre satisfaction d’apprendre avec quel zèle et quelle vigilance vous prenez les intérêts de la piété et de la justice. C’est ainsi que récemment, avant même d’avoir reçu nos Lettres, vous avez accordé la Licence à Frère Thomas d’Aquin, de l’Ordre des Prêcheurs, homme également illustre par la noblesse de sa race, la pureté de sa vie, et le trésor de science et de doctrine que la grâce de Dieu lui a déjà fait acquérir. » Quand Alexandre IV tenait ce langage, en 1256, Thomas d’Aquin, âgé de trente ans, était loin encore d’avoir donné les plus belles productions de son génie.
XIVe SIÈCLE
Jean XXII, dans la bulle de Canonisation de Saint Thomas: « On apprend plus avec saint Thomas en une année, qu’avec tous les autres saints ensemble pendant toute la vie. »
« Autant ce Docteur a composé d’articles, autant il a opéré de miracles, » et cette autre du même pontife: « Lui qui a plus éclairé l’Eglise que tous les autres docteurs ensemble. »
Clément VI, dans une bulle datée de 1344, après avoir comparé la doctrine de l’Ange de l’école au rayon de soleil qui illumine la terre, et à un glaive spirituel qui pourfend l’erreur, ajoute à sa louange: « Les écrits de saint Thomas, remplis de sagesse et de science, ne cessent pas de procurer à l’Eglise universelle cette abondance de fruits variés, dont l’arôme console et réjouit toujours la sainte Epouse de Jésus-Christ. »
Innocent VI: « La doctrine de saint Thomas a, plus que toutes les autres, le droit canon excepté, l’avantage de la propriété des termes, de la mesure dans l’expression, de la vérité des propositions, de telle sorte que ceux qui la possèdent ne sont jamais surpris hors du sentier de la vérité, et que quiconque l’a combattue a toujours été suspect d’erreur. »
Urbain V à l’Académie de Toulouse : « Considérant que saint Thomas a, par cette science éminente qu’il avait reçue de Dieu, illustré non seulement l’Ordre des Frères Prêcheurs, mais encore l’Eglise entière, et que, fidèlement attaché aux pas du bienheureux Augustin, il a enrichi cette même Eglise d’un très grand nombre de savants ouvrages, Nous vous exhortons dans le Seigneur Jésus à recevoir son corps avec toute sorte de respect, d’honneur et de vénération. »